Economie

3.3 milliards de dollars US suspendus au CA du FMI !

3.3 milliards de dollars US suspendus au CA du FMI !

Au détour du communiqué de l’agence de notation Fitch Ratings l’on commence à apercevoir les contours du schéma du financement pour l’année 2022. Il faut dire que Fitch n’est pas Madame Soleil. Les connaisseurs des rouages de ce genre de visites (pré-communiqués) vous diront qu’il s’agit là des informations officielles fournies par les autorités tunisiennes. Décryptages.

2022 est quasiment finie, sauf pour les échéances de la dette. Quant à 2023, c’est une année charnière. Cela dépendra, surtout, des décisions prises et des réformes engagées. Le duo Saïed – Bouden aura du pain sur la planche.

Surtout, 2024 est à mettre sous le signe du « pic des échéances de la dette extérieure » avec environ 2,6 milliards de dollars, dont 850 millions d’euro-obligations !

Si les autorités tunisiennes ne se mettent pas dans une dynamique réformiste, c’est la confiance des partenaires qui risque d’être ébranlée davantage. Pourtant, des signes positifs sont là. Reste à transformer l’essai !

Pour 2022 et 2023, les échéances de la dette extérieure sont, respectivement, estimées à 1,4 et 2 milliards de dollars. Avec le renchérissement de la monnaie américaine, au cours du 1er décembre 2022, c’est l’équivalent d’environ 4.5 et 6.5 milliards de dinars. Énorme ! par rapport à l’actuel volume des avoirs nets en devises.

Mais, cela devrait s’arranger.

Toujours selon les autorités tunisiennes, Fitch informe sur des négociations bien avancées sur 1,3 milliard de dollars. Ils proviendraient de l’Arabie saoudite, des Emirats Arabes Unis et de l’Afreximbank. Une bouée de sauvetage, conditionnée depuis un bail par la conclusion d’un accord avec le Fonds Monétaire International (FMI) nous dit une source proche du dossier. Qui confirme, à demi-mot, que l’Algérie suivra la tendance.

Ainsi donc, ce sont des financements extérieurs d’environ 1.5 milliard de dollars, réparties entre les 1.3 milliard de dollars précités et la première tranche du prêt FMI, soit presque 220 millions de dollars.

Parallèlement ; toujours selon Fitch ; la Tunisie négocie aussi un financement de 1,8 milliard de dollars principalement auprès du Conseil de Coopération du Golfe (CCG). Le Conseil a été ; et à multiples occasions ; très généreux avec l’Egypte. Aucune raison pour que cet élan ne se poursuive pas avec la Tunisie.  

De ce fait, Ministère des Finances et Banque centrale sont quasiment sûrs de compter 3.3 milliards de dollars (approximativement 10 milliards de dinars) dans les caisses. Si tout va bien, et si le Conseil d’Administration du FMI donne une suite positive au programme tunisien des réformes, 2023 verra d’autres décaissements de la part du Fonds. Ces dernières entraîneraient d’autres financements. En quoi apercevoir le déclenchement d’un cercle vertueux. L’échéance de la mi-décembre est cruciale. Plus. Vitale !

Toutefois, « il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ». Toutes les parties prenantes se doivent de mettre, à côté, tentations du pouvoirs et appétences à glaner le poste de Chef du Gouvernement. Surtout, les bisbilles sur la scène publique ou la guerre des clans n’ajoutent que de l’incertitude sur les (bonnes) intentions des investisseurs ou des bailleurs de fonds.

Dans ce sens, le message de Fitch est on ne peut plus clair. Les pressions financières pourraient réapparaître si la Tunisie s’écarte des objectifs du programme du FMI, mettant en danger de nouveaux décaissements, ou si les prix des matières premières restent au-dessus des prévisions, dit l’agence en substance.

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut