Economie

Economie – 45 jours pour sauver les meubles…

Economie – 45 jours pour sauver les meubles…

La question économique commence à mal tourné cette fois. Il parait que c’est du sérieux. Et pour cause, Marouane Abassi, le gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT) a affirmé lors de son intervention vendredi dernier 21 mai 2021 au palais du Bardo, que la situation économique et monétaire en Tunisie est critique et que les quelques semaines à venir, 45 jours ouvrables de « travail », sont critiques pour l’économie et les finances publiques car le gouvernement a perdu beaucoup de temps pour négocier un accord avec le FMI que le pays doit obtenir pour éviter l’explosion, selon des dires.

Outre le manque de financement, dans peu de temps, le pays doit honorer deux échéances d’un crédit américain contracté en 2013 pour 1 milliards de dollars (environ 2,7 milliards de dinars).

En l’absence d’entrée de capitaux, rien n’est désormais sûr pour garantir les équilibres des finances publiques.

Avec une dette à 100% du PIB, un taux de croissance de -8,8% en 2020, et un déficit budgétaire monstre de 11,4%, toute sortie du gouvernement sur le marché financier international pour mobiliser des fonds risque d’échouer et ne peut donc être une alternative à l’accord sur un programme avec le FMI qui demande au gouvernement Mechichi un programme concret avec agenda précise pour négocier un éventuel financement selon des conditions sévères cette fois.

Il a également précisé que le financement du budget de l’Etat par la BCT est impossible car il aura pour conséquence de rendre l’inflation incontrôlable pouvant atteindre jusqu’à trois chiffres, avec le risque de voir la Tunisie glisser vers un scénario vénézuélien où règne une hyperinflation monstre. Rappelons que l’hyperinflation correspond à une situation dans laquelle les prix augmentent de façon vertigineuse et incontrôlable. Elle trouve généralement sa source dans les difficultés budgétaires de l’Etat qui finance son déficit en créant de la monnaie.

Au fait, le spectre du scénario vénézuélien plane sur tout pays souffrant d’un déficit budgétaire élevé, que l’État ne parvient pas à financer autrement qu’en créant de la monnaie, ce qu’on appelle communément « faire tourner la planche à billets ». Cet accroissement de la masse monétaire conduit à une hausse des prix. En effet, si une quantité de monnaie plus élevée est disponible pour une même quantité de biens, alors il en résulte une hausse des prix, des pénuries chroniques d’aliments et de médicaments, la fermeture d’entreprises et le chômage.

Cette situation où le sauvetage de l’économie nationale dépend plus que jamais d’une perfusion financière de la part des bailleurs de fonds est le résultat inéluctable d’un processus commencé par la tristement célèbre troïka en 2011 et les gouvernements qui l’ont suivi qui ont recouru à un endettement massif sans objet parfois et qui servait rarement à investir. Même en cas de nouveaux financements du FMI ou d’autres bailleurs de fonds, le problème du déficit budgétaire persistera car il est devenu endémique, structurel et cumulatif.

Sauf miracle, le « modèle » économique post 2011 qui a bénéficié d’un gavage de crédits en tous genre, risque de s’effondrer.

 

 

 

 

 

 

 

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