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13 mars 2023 : la “Nakba” pour Moussi et Ghannouchi, le Graal pour d’autres

13 mars 2023 : la “Nakba” pour Moussi et Ghannouchi, le Graal pour d’autres

Voilà, on y est, enfin. Le Parlement reprend ses droits ce 13 mars. Une Assemblée toute neuve, qui sera sans doute sage comme une image, peut-être un peu trop (cette fois le chef de l’Etat, Kais Saied, y veillera personnellement), sans débordements, sans heurts, sans coups de théâtre, sans coups de pied et de poing, sans bouteilles d’eau qui volent dans tous les sens, etc. Bref, tout ce qui faisait “le charme” de ces lieux quand les joyeux lurons d’Al Karama y régnaient en maîtres absolus…

Mais surtout un Parlement sans Abir Moussi et son compagnon d’infortune Seif Eddine Makhlouf, un Parlement sans Rached Ghannouchi et sa suffisance de centre de gravité de tous les pouvoirs de l’après-Révolution. Il ne faut pas oublier, tout de même, que le chef de file des islamistes s’est longtemps dit “l’Etat c’est moi”, et beaucoup l’ont vu en tant que tel. Et bien tout ça c’est terminé, une page se tourne.

La nouvelle fournée de députés – à part la dame accusée d’avoir falsifié son attestation de résidence et celle déjà derrière les barreaux – s’installe dès ce lundi dans ses quartiers, le paradis perdu des islamistes. Bon, ils auront toujours l’épée de Damoclès du président de la République suspendu sur leurs têtes, mais enfin ils auront quand même de sacrés quarts d’heures de gloire, devant toutes les caméras de la Troisième République. C’est toujours ça de pris !

Celle que ses partisans surnomment affectueusement “la lionne”, Abir Moussi, n’en dira rien, se cloîtrant dans sa dignité, mais elle aurait certainement aimé faire partie de cette nouvelle aventure palpitante. On n’oubliera jamais que c’est son combat sans relâche au Parlement contre les islamistes, chaque jour que Dieu fait, qui a fragilisé la forteresse Ennahdha. Saied n’a eu qu’à se baisser pour récolter les fruits.

Le chef de l’Etat ne le dira jamais, ne le reconnaîtra jamais, au contraire il a mis Moussi et toute la clique dans le même sac pour jeter tout ça à la mer, surfant sur la colère froide des Tunisiens qui n’en pouvaient plus après 11 ans de sorties de route. Saied ne reconnaîtra jamais les mérites de la présidente des Destouriens libres dans la chute de Ghannouchi et de ses faucons mais les faits sont là, têtus…

Ce combat Moussi l’a payé cher, au bout de dérapages de toutes sortes qu’elle n’a pas su stopper à temps. Jusqu’où ne pas aller trop loin, les luttes de trop, les coups de trop, cela a toujours été son problème. C’est comme ça, elle ne peut pas se refaire. Le hic c’est qu’elle a fini par lasser les Tunisiens. Quand on crie trop souvent on finit par anesthésier les gens. Ils ne retournent plus, même quand on crie pour de bonnes raisons.

On n’entend plus la meilleure ennemie de Ghannouchi, on ne la voit plus. Elle a sans doute besoin de temps pour se remettre des derniers sondages qui la mettent dans les bas fonds. Ou alors peut-être qu’elle s’est dit que le silence est d’or et que de la sorte les Tunisiens vont retrouver une appétence pour les saillies de “la lionne”…

On ne versera pas dans les supputations sur les raisons de cette étrange et longue absence, d’autres le font suffisamment. Reverra-t-on un jour Abir Moussi au sommet de sa forme olympique ? Rien n’est moins sûr. Ce qui est certain c’est que le 13 mars 2023 sera synonyme de “Nakba” (catastrophe, désastre) pour Moussi, Ghannouchi et compagnie.

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