Il n’en faut pas plus pour convaincre le président Donald Trump que la stratégie de la terreur sur les droits de douane est la bonne pour muscler davantage son économie et résorber le trou sans égal du déficit public américain, quelque 31 400 milliards de dollars. Alors que le Canada, le Mexique et l’Union européenne (UE) ont sonné la résistance pour parer les frappes de Washington, le géant ArcelorMittal a jugé plus sage d’aller produire et investir massivement chez Trump pour échapper aux dégâts collatéraux des guerres commerciales…
Le groupe du milliardaire indien Lakshmi Mittal a annoncé ce jeudi 6 février à l’occasion de la publication de ses résultats trimestriels l’installation d’une usine d’«acier électrique» à Calvert, en Alabama, aux États-Unis. Cette nouvelle unité industrielle sera outillée pour sortir annuellement 150 000 tonnes. La production sera lancée à partir du deuxième semestre 2027, rapporte Les Échos. Avec un financement évalué à 900 000 millions de dollars, cette usine ambitionne de «soutenir la production automobile et la mobilité» et «la production d’électricité renouvelable», car l’acier dit électrique sera fabriqué sur place.
C’est tout ce qu’aime le président américain, lui qui reproche aux Européens de vendre beaucoup de voitures sur son marché alors qu’ils boudent ses véhicules (ils ont un niveau de pollution prohibé par les normes européennes). Ce n’est pas tout, ArcelorMittal est revenu sur des investissements dans de nouveaux fours à arc électrique sur ce site américain, principalement approvisionné par les unités du groupe au Mexique, au Canada et au Brésil…
Avec ces enveloppes la multinationale devrait se soustraire à la surtaxe de 25% brandie par Trump et qui a été gelée durant un mois le temps de s’assurer que les partenaires montrent patte blanche sur les migrants et la drogue qui passent. Mais Lakshmi Mittal lui n’attendra pas, il préfère miser sur la sécurité dans la durée, qui sait ce que le républicain dégainera après, même après que le Canada et le Mexique auront coopéré.
Par contre pour la France les nouvelles ne sont pas bonnes. ArcelorMittal a remis dans les tiroirs un gros investissement, évalué à 1,8 milliard d’euros et dédié à la décarbonation de sa production d’acier à Dunkerque (Hauts-de-France). D’après le groupe ce projet est plombé par «l’insuffisance des développements politiques et du marché». Bon, pour la politique peut-être que ça s’arrangera – je dis bien peut-être – mais pour le marché rien n’est moins sûr, avec tous ces freins structurels et conjoncturels
D’après la Tribune le ténor mondial de la métallurgie temporise pour que la Commission européenne «clarifie ses intentions». Précisément le groupe attend des Européens des outils de protection sur le marché de l’acier, pour contrer l’offensive chinoise. Depuis plusieurs mois Paris harcèle la Commission pour un dispositif d’urgence taillé surtout pour la sidérurgie. Si l’UE agit vite la France pourrait en récolter les fruits, d’autant plus qu’ArcelorMittal a de l’appétit en 2025 après le tassement de son chiffre d’affaires en 2024, -8%.
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