Société

29 mars 2012 : manifestations interdites suite à une agression salafiste de comédiens

Partager

Le ministère de l’Intérieur tunisien a annoncé mercredi 28 mars 2012, dans un communiqué l’interdiction des manifestations et de tout autre moyen d’expression collectif sur l’avenue Bourguiba de Tunis. Le communiqué a évoqué des incidents troublant l’ordre public.

Les manifestations de Tunis sont généralement organisées sur l’avenue Bourguiba, devenue le symbole de la contestation populaire depuis la chute du régime de Ben Ali.

Une manifestation organisée dimanche 25 mars 2012 par des islamistes pour réclamer l’inscription de la charia dans la Constitution a été marquée par des incidents.

Un groupe de salafistes s’en est aussi pris à des comédiens qui avaient organisé un rassemblement devant le théâtre municipal de Tunis, situé sur l’avenue Bourguiba, pour fêter la journée mondiale du théâtre et certains députés islamistes de la Constituante avaient accusé les comédiens d’avoir une tenue vestimentaire provoquante car ils portaient des vêtements de comédiens un peu trop occidentalisés au goût des salafistes.

Des Hommes et femmes de théâtre ainsi que des amateurs de théâtre sont entrés dans la salle du théâtre municipal et des photos de grands dramaturges, dont Jalila Baccar et Ezzeddine Gannoun ont été publiées, les larmes aux yeux à cause de la gravité de la situation dénonçant la « violence contre les artistes lors de leur fête ».

Selon eux: “Les agents de sécurité n’ont pas bougé. Quand ils l’ont fait, ils ont poussé les comédiens vers le théâtre où ils ont été retenus de force” pendant deux heures. Alors que le ministère de l’Intérieur a assuré qu’ils s’étaient réfugiés dans le théâtre après la dispersion de la manifestation salafiste.

Dans leur déclaration, les dramaturges ont dénoncé le ministère de l’Intérieur pour son “indifférence” et son “octroi suspect de deux licences légales de manifestations en un seul endroit”. Ils ont également condamné le ministère de la Culture, qui “a livré les artistes à la loi de la jungle salafiste”.

Parmi les signataires de ce communiqué Jalila Baccar, Mohamed Mediouni, Fatima Ben Saïdane et d’autres femmes et hommes de culture en Tunisie.

Certains observateurs ont déclaré que cette interdiction visait les associations et les forces anti régime islamiste en place et pas les salafistes.

Laissez un commentaire
Publié par
Mohamed Ben Abderrazek