Economie

41 millions de dinars, censé destinés au secteur de l’agriculture, alloués au ministère de la santé

41 millions de dinars, censé destinés au secteur de l’agriculture, alloués au ministère de la santé

Face à la faiblesse du budget du ministère de la Santé au titre de l’année en cours qui représente 7.1% de celui de l’Etat, le gouvernement et plusieurs autres parties sociales n’ont cessé de faire appel depuis la propagation du Covid-19, à la solidarité nationale à travers les dons et aux bailleurs de fonds pour des crédits supplémentaires afin de soutenir un secteur de la santé aux abois, d’une part et renflouer les caisses de l’Etat dans un contexte économique difficile, d’autre part.

Dans le but de consolider ces démarches, le ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche vient d’annoncer que le vendredi 3 avril courant, que le ministre Oussama Kheriji a rencontré une délégation de la banque mondiale présidée par Tony Verheijen, représentant résident de l’institution financière internationale en Tunisie afin de restructurer des projets agricoles financés par la banque et l’allocation d’une enveloppe de 13 millions d’euros (41 millions de dinars) au budget du ministère de la Santé.

Il est clair que la crise du Coronavirus en Tunisie a été gérée sur le plan financier, d’une manière improvisée. En effet, les autorités assez dépendantes, depuis des années, à l’endettement extérieur ont largement misé sur les promesses de crédits notamment auprès de l’FMI, l’UE et autres préteurs (2.2 Milliards de Dinars).

Sur un autre plan, les appels à la charité, aux dons pour aider l’Etat ont été amplement relayés, ces derniers temps, par les autorités. Celles-ci ont même réclamé de nouveaux impôts sur les bénéfices de 2020 sauf que l’année en cours ne peut être, à l’évidence, qu’année difficile.

Ce qui attire l’attention au niveau de la gestion de la catastrophe qui sévit en Tunisie depuis des mois, est que le gouvernement n’a jamais évoqué la prévision d’une enveloppe au niveau du budget de l’Etat pour les besoins urgents ou des imprévus.

Rappelons que l’Etat peut recourir pour subvenir à certains besoins imprévus à des prêts et avances du Trésor qui sont d’ailleurs estimés selon les dispositions de la loi n° 2019-78 du 23 décembre 2019, portant loi de finances pour l’année 2020 à 120 MD, l’équivalent de dix fois le budget alloué par le gouvernement au plan de lutte contre le coronavirus.

Il est à noter aussi que le secteur agricole n’est pas moins stratégique que le secteur de la santé et que toute manœuvre de transfert budgétaire, à ce niveau, relève du non-sens surtout que plusieurs alternatives sur le plan de la gestion des finances publiques pourraient constituer des solutions, même provisoires, dans certains cas de gaps et d’épuisement budgétaires.

 

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