Economie

42% des devises qui entrent en Tunisie ne laissent aucune trace dans le système bancaire

42% des devises qui entrent en Tunisie ne laissent aucune trace dans le système bancaire

Au lieu d’entreprendre une activité industrielle ou de service, certaines personnes préfèrent investir dans le commerce de devises sur le marché noir, indique une récente étude sur les réformes économiques publiée récemment par la fondation « Friedrich Ebert Stiftung – Tunisie ».

Partant des résultats de l’enquête réalisée par la Commission Tunisienne des Analyses Financières de la Banque Centrale de Tunisie sur 14 mois sous le nom « Opération Hannibal », on note que les banques tunisiennes ont enregistré environ 901 échanges de devises en monnaie locale pour une valeur totale de 8 millions de dinars répartis entre 14 banques, ce qui représente seulement 1% du volume des déclarations en dévisse. 

Le montant total des déclarations de devises à l’importation est estimé à 777 millions de dinars et celles qui viennent de Libye occupent la première place, suivies de la France et de l’Algérie.

Il a été constaté aussi que 42% des devises qui entrent en Tunisie par voie terrestre, aérienne et maritime ne laissent aucune trace dans les opérations du système bancaire, ce qui montre clairement l’incapacité des banques tunisiennes à attirer les détenteurs de devises et l’importance des montants de devises qui circulent par voie parallèle dont le montant avoisine les 1,7 milliards de dollars.

Sous ce même angle et selon une étude sur terrain menée par l’organisation allemande GIZ, le marché parallèle des changes dans la région de Ben Guerdane est dominé par environ 5 grands changeurs de devises, auxquels s’ajoutent des dizaines de petits changeurs qui travaillent pour leur propre compte ou pour le compte du quintet dominant et dont le nombre varie entre 205 et 300.

L’étude a estimé le volume des transferts en devises de la région de Ben Guerdane vers l’étranger, à 750 millions de dinars annuellement.

Notons que depuis 2018 en Tunisie, le change manuel des devises n’est plus l’exclusivité des banques et de la Poste. Il y a désormais près de 260 bureaux de change privés. Cette activité de conversion du dinar tunisien en d’autres devises étrangères, est devenue une activité structurée pour pomper les devises qui circulaient dans le secteur informel et en assécher ses réseaux.

Les bureaux de change ont acheté pour plus de 5 milliards de dinars à fin septembre dernier et ce, depuis leur entrée en service effective en mars 2019.

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