Bien que des millions de personnes soient basculés dans la faim et la pauvreté, 143 pays – dont 94 en développement – mettent en œuvre des mesures politiques qui sapent les capacités à fournir des services de base en matière de soins, d’éducation et de protection sociale.
Un nouveau rapport d’Oxfam, une confédération internationale d’ONG, intitulé « Mettre fin à l’austérité : un rapport mondial sur les coupes budgétaires et les réformes sociales nuisibles » montre que 85% de la population mondiale vivra sous l’emprise des mesures d’austérité d’ici 2023. Cette tendance devrait se poursuivre jusqu’en 2025 au moins, date à laquelle 75% de la population mondiale (129 pays) pourraient encore vivre dans ces conditions.
Mesures aggravant la précarité
Les mesures d’austérité comprennent, notamment, la limitation de l’impact des programmes de protection sociale pour les femmes, les enfants, les personnes âgées et les autres personnes vulnérables, ne laissant qu’un petit filet de sécurité pour une fraction des plus pauvres. Ils comprennent également la réduction ou le plafonnement des salaires et du nombre d’enseignants et de travailleurs de santé, la suppression des subventions, la privatisation ou la commercialisation des services publics tels que l’énergie, l’eau et les transports publics, et la réduction des retraites et des droits des travailleurs.
Matti Kohonen, directeur de la Financial Transparency Coalition, a déclaré : « Malgré la crise du coût de la vie, les gouvernements des pays en développement, souvent les mains liées par les institutions financières internationales, font passer les grandes entreprises avant les citoyens. Près de 40% des fonds de lutte contre les répercussions du COVID-19 sont allés aux grandes entreprises, ce qui signifie que ceux qui sont les plus touchés par la pandémie ont été laissés pour compte. Nous devrions promouvoir une reprise centrée sur les personnes avec des politiques fiscales progressives au lieu de réduire la protection sociale et le soutien aux plus vulnérables ».
Les Tunisiens menacés par l’austérité
La politique d’austérité proposée notamment les bailleurs de fonds pour remédier au déficit des finances publics est loin d’être la solution durable pour dynamiser la croissance, alléger la dette et créer de l’emploi en Tunisie.
Et pour cause, les programmes d’austérité généralement prônés par les institutions financières internationales qui prévoient des recettes standards comportant, entre autres, la révision de la masse salariale, la levée progressive de la subvention et la réforme des entreprises publiques ne peuvent pas permettre d’alléger l’endettement public mais au contraire, ces programmes l’aggravent lourdement.
Ces programmes sont aussi des facteurs qui ravivent la crise socioéconomique dans le pays outre leurs effets négatifs sur la mobilisation des ressources cde l’Etat notamment en ce qui concerne les recettes fiscales. L’austérité est dans la plupart des cas un levier de l’évasion fiscale et destructrice des filets de protection sociale et des services publics de base.
Laissez un commentaire