Le débat télévisé entre les candidats aux présidentielles, qui s’est déroulé hier, pour huit des 26 candidats, a été très suivi en Tunisie, mais aussi à l’étranger. Car il ne faut pas oublier que c’était une première dans le monde arabe.
Pour cette première, les organisateurs, en l’occurrence la Télévision nationale, ont réussi leur baptême du feu, mais , les candidats ont, pour leur quasi-totalité, raté l’opportunité qui leur était offerte.
En effet, l’organisation a été parfaite… Les journalistes chargés d’animer le débat n’ont pas démérité.Le décor était bien élaboré. Les prises de vue étaient exceptionnelles. Les questions bien choisies!
Mais les candidats ont, malheureusement pour eux, raté cette occasion. Au lieu de marquer des points, lors de ce match, ils en ont tous, plus ou moins encaissé. On irait même, jusqu’à assurer qu’il y en a qui se sont mis hors course.
Au lieu de répondre aux questions, de façon simple et pratique et montrer leur maîtrise des sujets qui seront, éventuellement de leur ressort, ils ont presque tous, à quelques exceptions près, choisi d’adopter la langue de bois que le tunisien déteste. Le fait de s’adresser aux tunisiens, non pas en dialecte tunisien, mais en arabe littéraire, a creusé une sorte de rupture.
Ils ont répondu à côté des questions. Ils ont laissé comprendre qu’ils se battaient pour des prérogatives qui ne seront jamais les leurs. Rares ont été ceux qui ont répondu en promettent des mesures pratiques et applicables dans la réalité. Pour tous les autres, les réponses étaient plutôt théoriques, utopiques, voire même parfois, poétiques.
Toutefois, comme à quelque chose, malheur bon, ce faux pas du premier groupe de candidats ne manquera pas de permettre aux suivants de rectifier le tir et de repenser leurs réponses et leur comportement face à la caméra ou, devrait-on dire, face au monde qui les regarde, les juge et les jauge.
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