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[photos] Guerre des banques à Beyrouth… Que se passe-t-il au Liban ?

[photos] Guerre des banques à Beyrouth… Que se passe-t-il au Liban ?

Les protestations nocturnes sociales au Liban se sont transformées, ces derniers jours, en pillage, vols et casses. Chaque matin, les habitants de Beyrouth se réveillent sur le spectacle désolant des devantures des agences bancaires saccagées et des distributeurs dévalisés, ainsi que les magasins des quartiers huppés. Durant la nuit, en effet, des inconnus envahissent les quartier des affaires et les quartiers chics et répètent chaque jour fois le scénario macabre en s’attaquant à toutes les agences et distributeurs bancaires qu’ils rencontrent. Et ce, en l’absence de l’Etat, pour cause de démission du gouvernement et d’indisponibilité des forces de l’ordre. C’est à se demander qui est en train de faire bouger ces groupes fantômes de casseurs et dans quel but.

Il faut reconnaître qu’au départ de la crise, il y a eu des décisions restrictives prises par les directions des banques, dans leur majorité privées et appartenant à de grandes familles aisées qui contrôlent l’économie, la politique et les médias.  Les banques, au début des troubles il y a quelques semaines, ont dû fermer leurs agences de peur des casseurs. Mais à leur réouverture, elles ont été prises d’assaut par les milliers de citoyens en manque de liquidités. S’en est suivie une crainte de mise à sac des réserves de ces banques, qui ont décrété, de leur propre chef, sans aucune décision des autorités, de restreindre l’accès à l’argent liquide. Créant, ainsi, une crise économique sans précédent dans le pays. Les banques ont, en effet, fixé les retraits à 100 Euros par personne, dans les limites de leurs stocks de liquidités. Ce qui a paralysé tous les services du pays, à commencer par les commerces et même les hôpitaux qui ne pouvaient pas bénéficier de leurs avoirs pour faire tourner leurs services, devant le silence coupable de ce qui reste de l’autorité (comme la banque centrale).

Du coup, les gens ont désespéré de faire la queue de longs moments, pour ne pouvoir retirer que 100 Euros. La crise de manque d’argent liquide et l’absence de la sécurité sont devenues étouffantes, au point que les gens ont commencé à avoir peur d’aller retirer de l’argent, car nombreux ont été sauvagement attaqués, pour la modique somme de 100 Euros.

La situation est devenue critique au point que la hargne des citoyens mécontents s’est retournée contre les banques, qui se sont retrouvées face aux vagues de protestations et aux assauts des casseurs. Le tout  dans l’indifférence totale des pouvoirs publics.

Le Liban a sombré dans un scénario qui n’est pas sans rappeler les premiers actes du « printemps arabe », quand de drôles de choses se passaient, quand des gens étaient tués, on ne sait par qui et des milices qui sortaient la nuit tombée, sans qu’on sache qui ils sont ni qui les manipule. Le tout, devant une inaction totale et curieuse des pouvoirs publics, qui semblent presque satisfaits de ce qui se passe!

Sommes-nous devant une deuxième vague du printemps arabe qui est en train de secouer les rares pays qui ont été épargnés par la première ?

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