Economie

Par Sihem Ben Saad: L’impact de l’épidémie de COVID-19 sur le comportement d’achat des consommateurs tunisiens

Par Sihem Ben Saad: L’impact de l’épidémie de COVID-19 sur le comportement d’achat des consommateurs tunisiens

Le COVID-19 est devenu la question la plus préoccupante en 2020. C’est une épidémie qui fait partie d’une famille de virus susceptibles d’être à l’origine d’un large éventail de maladies. A titre indicatif, cette épidémie va du rhume banal à une infection pulmonaire sévère. Le COVID-19 peut donc être responsable d’une détresse respiratoire aiguë.
Début janvier 2020, les autorités sanitaires chinoises et l’OMS ont annoncé la découverte d’un nouveau coronavirus (COVID-19) en lien avec des cas groupés de pneumopathies. En raison de cette épidémie, le commerce électronique prévoit une croissance exceptionnelle vu que les gens vont s’adapter à cette nouvelle situation et changer leur façon d’effectuer leurs achats en se tournant vers les commandes en ligne. C’est dans un tel contexte que le consommateur tunisien en tant qu’élément central dans le processus décisionnel se situe au cœur des enjeux d’aujourd’hui. L’épidémie du COVID-19 a affecté son comportement d’achat.
Partant de ce constat, le COVID-19 a eu un impact positif sur l’économie du pays à travers le développement du commerce électronique.
L’impact positif de COVID- 19 sur le commerce en ligne en Tunisie
Le consommateur tunisien a limité son temps passé dans les lieux publics, plusieurs activités comme les achats en ligne, les services de livraison, les aliments en conserve devraient bénéficier en 2020 des effets du COVID-19.
Le Tunisien s’est tourné vers les achats en ligne parce qu’il veut rester loin de la foule et limiter ses achats dans les supermarchés et les centres commerciaux. Les statistiques récentes, entre le 01 Février et 27 mars 2020 ont montré que 73% des consommateurs tunisiens ont mené des achats en ligne au moins une fois au cours de ces 2 derniers mois (INS, 2020). Ceci est causé par l’anxiété focalisée sur l’épidémie.
Ce chiffre suscite plusieurs interrogations et peut être considéré alarmant dans un contexte où le COVID-19 envahit à une vitesse importante le quotidien d’une cible sensible et vulnérable, le consommateur tunisien en l’occurrence.
La dimension persuasive de COVID-19 vient prendre tout son sens lorsqu’on s’intéresse à son impact positif. En effet, le nombre de consommateurs de tabac diminue. Cette épidémie a des conséquences positives. Maintenant, pour la première fois, nous constatons une baisse du taux de tabagisme.
Devant cette épidémie, le tunisien est devenu conscient que le tabagisme est la principale cause évitable de mortalité dans le monde. Il est conscient, également, du lien qui existe entre le tabagisme et les maladies cardio-vasculaires et celui entre le tabagisme et les bronchopneumopathies chroniques. D’autres explications peuvent être invoquées. Pour le consommateur tunisien, le COVID-19 comme le cancer est synonyme de mort et de souffrances.
Comparé au cancer, l’épidémie du CORONA occupe maintenant une place bien plus importante dans la hiérarchie des maladies puisqu’elle est perçue comme étant plus grave et que son évolution plus rapide.
Par ailleurs, a propagation du COVID-19 en Tunisie a stimulé la surconsommation du consommateur tunisien des produits de première nécessité. A cause de ce comportement de surconsommation, les étals de certaines grandes surfaces s’étaient vidés totalement.
L’impact négatif de COVID- 19 sur le comportement de surconsommation des tunisiens
Malheureusement, il y a le revers de la médaille, celui du comportement qui manque de civisme et de savoir-vivre de certains Tunisiens qui ont peur de manquer de provisions.
Par conséquent, ils se ruent sur des achats sans tenir compte qu’il y a derrière eux d’autres personnes dans le besoin mais aussi en manque de produits.
Pourquoi une telle attitude alors que les petits commerces travaillent de façon régulière ainsi que quelques supermarchés sans oublier qu’il y a encore des usines fonctionnelles ?
L’État a prévu pour que le peuple ne manque de rien. Mais ce dernier craint de manquer de nourriture, c’est instinctif, c’est plus fort que lui, subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille priment sur l’intérêt de l’autre!
Il ne faut pas non plus négliger le fait que certains tunisiens n’ont pas recours au commerce électronique vu qu’ils n’ont pas de cartes bancaires ou simplement qu’ils ne maîtrisent pas l’Internet. On a tendance à oublier une autre catégorie de la population qui est réellement dans le besoin.
Un seul membre de la famille travaille et sa recette est journalière, comment nourrir tous les membres alors que le concerné est au chômage suite à l’arrêt des activités !
Cette catégorie en particulier doit être mise en avant parce que c’est aussi elle qui stocke afin de ne manquer de rien.
Finalement il y a des comportements positifs sur l’économie qui ne se trouvera pas totalement dévastée vu que le commerce de la nourriture se poursuit. Mais il y a surtout des comportements négatifs avec les gens qui achètent en masse et d’autres qui manquent de moyens, ce qui pourrait engendrer des émeutes.
Espérons que cette période passe sans grandes difficultés !

Dr. Sihem Ben Saad, Professeur Adjointe de Marketing, Carthage Business School

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