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Tunisie – Ils ont corrompu l’administration tunisienne et se demandent pourquoi ils ne s’en sortent pas

Tunisie – Ils ont corrompu l’administration tunisienne et se demandent pourquoi ils ne s’en sortent pas

La crise de l’épidémie du coronavirus qui frappe le monde entier aura eu le mérite de mettre à nu les insuffisances de l’Etat tunisien. Un Etat incapable, non pas de décider les mesures nécessaires pour la contrer, mais de les mettre en œuvre.

En effet, rien qu’à voir les catastrophes qui ont suivi, presque, toutes les décisions du gouvernement, à commencer par celle de ne pas avoir pu mettre les gens suspects d’être infectés, en quarantaine, face à la première réticence de la part de supposées autorités locales. Pour poursuivre avec l’incapacité des services du ministère de la Santé d’appliquer le programme de prévention et de contention de la maladie, à commencer par le service 190, sans oublier le scandale de l’échec de l’accueil et la mise en quarantaine des tunisiens revenus de l’étranger, qui ont réussi à braver toutes les règles et à rentrer chez eux, etc.

Le ratage de l’administration qui a suscité le plus de dégâts, aura été, sans nul doute, l’incapacité des services du ministère des Affaires sociales à exécuter les directives de la présidence du gouvernement portant sur la distribution des aides sociales. Avec des secours apportés à ceux qui n’en avaient pas besoin et l’incapacité de tenir les délais impartis par le gouvernement, ce qui a créé une vague de protestation et des spectacles désolants de longues files d’attente, dont les conséquences ne sont pas encore apparues.

Bien que les décisions prises aient été exemplaires et, souvent, prospectives, l’exécution n’a pas suivie. Ce qui a causé énormément de dégâts. L’exécution est le rôle de l’administration. Il est désolant de voir la décadence de cette administration qui était, il y a à peine dix ans, un exemple qui suscitait la jalousie des autres pays.

Il faut dire que l’administration tunisienne n’est plus ce qu’elle était, avec le départ, depuis 2011 des meilleurs éléments qu’elle comptait, qui à la retraite forcée, qui devant les brigades d’investigations, qui à la maison, voire à l’étranger, pour se dérober à l’inquisition des forces « révolutionnaires ».

L’administration tunisienne a, par ailleurs, souffert des quantités phénoménales d’incompétents et d’inexpérimentés qui l’ont, non seulement, intégrée, mais qui ont, en plus, accaparé les postes décisionnels. A commencer, d’ailleurs, par La Kasbah truffée de supposées compétences venues d’outre mer, qui ignorent tout des rouages de l’administration, qui sont en totale rupture avec les autres services de l’Etat et qui vont finir par isoler la présidence du gouvernement du reste de l’administration et, donc, de la réalité du pays.

C’est donc, tout à fait évident qu’avec toute la bonne volonté du monde et tous les efforts consentis, le gouvernement ne saura jamais conduire à bien cette guerre. Car les généraux seuls ne peuvent pas gagner de guerre s’ils ne disposent pas de soldats et surtout, s’ils ne disposent pas de sous officiers valables pour transmettre les ordres et veiller à la mise en application des stratégies.

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