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Tunisie – Le « décollage » économique, selon Fakhfekh

Tunisie – Le « décollage » économique, selon Fakhfekh

Le chef du gouvernement a déclaré, il y a quelques jours, que sept priorités sont indispensables pour surmonter la crise à savoir: l’achèvement des grands projets, le retour régulier à l’activité dans le bassin minier et dans les champs pétroliers, la préservation des emplois, la lutte contre l’emploi précaire, la revitalisation des secteurs économiques les plus touchés par la pandémie, la préservation du tissu économique actuel (en particulier les petites et moyennes entreprises), la lutte contre la corruption et la rupture avec l’impunité et le renforcement de la souveraineté et de la sécurité nationales.

Lors d’une réunion, mercredi 3 juin 2020, avec des membres du gouvernement et une délégation de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA), le chef du gouvernement a annoncé que la conjoncture économique et financière demande des solutions pressantes pour assurer la relance économique au cours des mois prochains et mobiliser les ressources budgétaires de l’Etat afin d’amortir le choc économique des suites de la crise du COVID-19.

Il a été annoncé également que le gouvernement aura comme priorité d’accompagner les entreprises pour faire face aux conséquences de la crise de la Covid-19, de préserver les emplois, de maintenir le rythme de la croissance, de renforcer les capacités des entreprises et la saisie des opportunités imposées par les changements économiques aux niveaux international et régional.

Au cours de cette réunion, le chef du gouvernement a souligné que l’élaboration d’une vision stratégique concernant un plan de relance économique demeure primordiale. Ceci signifie que la Tunisie pourrait décoller sur le plan économique et aussi social au cas où ce plan sera réalisé.

A l’issue de la réunion, le président de l’UTICA, Samir Majoul a fait savoir que l’organisation patronale a présenté sa vision de la situation économique et sociale actuelle et les mécanismes possibles pour assister les sociétés afin de faire face à la crise.

Des réunions périodiques et sectorielles entre les représentants du gouvernement et l’UTICA sont prévues.

Toutefois, certains observateurs ont remarqué qu’aucune mesure concrète n’a été annoncée dans un contexte économique et social tendu et que les priorités fixées par le gouvernement sont d’actualité depuis 2011.

Par ailleurs, l’institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCEQ) relevant du Ministère du Développement, de l’investissement et de la coopération internationale a publié dernièrement un rapport, en collaboration avec l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) autour de « L’impact du COVID-19 sur l’économie, le secteur agro-alimentaire et les ménages en Tunisie ».

Le rapport indique que la crise du COVID-19 devrait entraîner une baisse de 46.4% du Produit intérieur brut (PIB) du pays au cours du 2ème trimestre de l’année en cours (avril à juin). Le secteur industriel sera durement touché, du fait qu’il est attendu, selon l’ITCEQ, que sa valeur ajoutée chutera de 52.7%. En attendant le plan de relance, l’économie ne cesse de souffrir.

Il est regrettable que les axes annoncés comme piliers du plan de relance ne soient jamais mis en œuvre dans un pays qui n’arrive plus à drainer des flux financiers à part les dettes extérieures qui ne cessent d’exploser.

Les tunisiens, démunies comme à revenus moyen voire même élevés qui basculent actuellement dans un chaos social inédit et qui va se profiler manifestement à partir de juillet prochain avec la dégradation globale des recettes du tourisme dont la saison est déjà cuite ainsi que la chute des transferts des tunisiens résidents à l’étranger.

Dans ce contexte périlleux, il est évident que les citoyens, de tout bord, ne supporteront plus des discours généralistes qui sont de plus en plus en écart de leur quotidien difficile et surtout aléatoire.

Encore une fois, de nombreuses commissions seront constituées pour passer des mois à d’interminables réunions afin de produire un ou des documents comportant des dizaines de recommandations qui seront comme toujours ni réalistes ni réalisables au détriment d’une économie en détresse et d’une société en grande souffrance.

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