La dernière affaire suscitée par le ministre des transports, Anouar Maârouf, qui a dépassé ses prérogatives et a ordonné le limogeage du PDG de la Tunisair, a fait la preuve du malaise qui caractérise, désormais les relations des islamistes avec le chef du gouvernement.
En effet, s’il y a une chose que les islamistes détestent, c’est de devoir répéter leurs ordres par deux fois. Et leur principal souci, du moment qu’ils sont au pouvoir, est de satisfaire tant bien que mal leurs partisans en les plaçant dans les différents postes clés de l’administration. Or, le chef du gouvernement Elyes Fakhfakh semble s’entêter à leur tenir tête et a refuser les nominations qu’ils lui ont demandées. C’est pour cela que les islamistes ont décidé de passer leurs nominations en force, et de bafouer, au passage, les prérogatives du chef du gouvernement.
C’est dans le cadre de ce bras de fer que s’inscrit la décision signée par le ministre des transports, Anouar Maârouf, portant limogeage du PDG de la Tunisair, en attendant de le remplacer par quelqu’un d’autre, qui sera, comme tout le monde le présume, un nahdhaoui, ou, à la rigueur, quelqu’un qui ne risque pas de leur contredire un ordre.
Ce faisant, Anouar Maârouf à outrepassé les prérogatives du chef du gouvernement, puisque ce dernier a, semble-t-il ignoré les doléances du ministre dans ce sujet. Car la loi stipule que le ministre, tout ministre d’Etat qu’il est, doit se contenter, pour les nominations de ce genre, de présenter trois propositions de personnes à nommer à un tel poste et d’attendre le choix du chef du gouvernement. Lequel pourrait, le cas échéant, refuser les trois noms et demander au ministre en question de lui faire parvenir d’autres propositions.
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