Politique

Tunisie-Affaire Nabil Karoui : L’Association des Magistrats Tunisiens dénonce la position de Ghannouchi

Tunisie-Affaire Nabil Karoui : L’Association des Magistrats Tunisiens dénonce la position de Ghannouchi

Le bureau exécutif de l’Association des Magistrats Tunisiens a dénoncé, dans un communiqué rendu public le 17 janvier 2021, les déclarations du président de l’ARP, Rached Ghannouchi concernant l’affaire du Chef du parti Qalb Tounes, Nabil Karoui dans une interview accordée à une chaine télévisée privée le 14 janvier 2021.

En effet, le Cheikh a annoncé qu’il croit en l’innocence de Karoui et qu’il sera mis en liberté « la tête haute »: des propos qui inquiètent l’association surtout que l’affaire est encore enrôlée près du pole judiciaire, économique et financier dans sa phase d’enquête. Selon l’association, il s’agit d’une insinuation d’ingérence (d’un député parlementaire) dans le fonctionnement du pouvoir judicaire et d’une atteinte inadmissible à l’indépendance de la justice.

« Il n’est ni permis ni acceptable d’intervenir avec de tels propos pour réduire le volume des charges faisant l’objet d’une enquête, suggérant une directive politique du travail judiciaire quant à la minimalisation des actions pour lesquelles il est poursuivi et à sa libération. » a-t-elle martelé

Elle a, en outre, rappelé que la Constitution de la République tunisienne a clairement établi un système de séparation des pouvoirs qui interdit à la fois au pouvoir exécutif et au pouvoir législatif d’interférer dans le travail du pouvoir judiciaire ou de l’influencer de n’importe quelle manière, comme stipulé dans les dispositions de l’article 109 de la Constitution qui interdit toute ingérence dans le fonctionnement du pouvoir judiciaire.

Le bureau exécutif de l’association a appelé tous les hommes politiques et titulaires de responsabilités très élevées de diverses autorités à éviter de s’engager dans des questions examinées par le pouvoir judiciaire et à adhérer aux meilleures pratiques de l’état de droit à cet égard, en affirmant qu’ils ne commenteront pas le travail judiciaire chaque fois que le besoin s’en fait sentir, par respect pour son indépendance et de ses membres.

Appelant également les juges du pôle économique et financier à exercer leurs fonctions en toute indépendance, impartialité, intégrité et efficacité et à mettre en œuvre les garanties d’un procès équitable ainsi que des résultats réels et tangibles attendus par l’opinion publique dans le cadre de leur lutte contre la corruption, au service de l’intérêt national suprême et la saine construction démocratique.

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