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Rapport : 40% à 50% de la population au Grand-Tunis ne dispose pas de ressources permettant une vie digne

Rapport : 40% à 50% de la population au Grand-Tunis ne dispose pas de ressources permettant une vie digne

International Alert Tunisie, l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES, France) et le bureau tunisien de la Friedrich-Ebert-Stiftung au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (FES MENA) viennent présenter les résultats d’un projet élaboré en commun durant deux ans et dénommé : “Un Budget de la dignité pour la Tunisie”.

Selon les organisations qui ont préparé le rapport, la dignité est une revendication centrale exprimée par les mobilisations qui ont marqué la Tunisie depuis 2011. Afin de répondre à cette exigence, le Budget de la dignité pour la Tunisie s’est intéressé à la définition des conditions matérielles qui permettraient d’assurer une vie digne aux Tunisiens.

La réalisation du Budget de la dignité s’appuie sur une méthodologie innovante (Minimum Income Standards – MIS) initialement développée par des chercheurs britanniques puis étendue à d’autres pays. Des projets pilotes ont été menés en Afrique du Sud et au Mexique, mais c’est la première fois qu’un projet de cette nature est conduit dans le monde arabe.

L’objectif était de déterminer, à travers une démarche participative impliquant des citoyennes et des citoyens, un panier minimum de biens et services nécessaires pour que chaque ménage tunisien puisse aujourd’hui avoir accès à des conditions de vie dignes.

Au terme de plus d’une année de discussions, les participants ont abouti à un consensus sur le contenu d’un panier détaillé comprenant plusieurs centaines de biens et services nécessaires pour permettre aujourd’hui à une famille-type d’accéder à des conditions de vie dignes.  Le coût de ce panier minimum, chiffré selon les prix en vigueur au printemps 2019, est estimé à environ 2.400 dinars (730 euros) par mois.

 

Le projet révèle par ailleurs que dix ans après les évènements de 2011, 40% à 50% de la population vivant dans le Grand-Tunis ne dispose toujours pas de ressources permettant d’assurer une vie digne.

Les organisations qui ont pris part à la réalisation du rapport indiquent qu’en s’intéressant pour la première fois, non pas au seuil de pauvreté mais à un seuil d’inclusion minimum permettant de satisfaire les besoins de la population, le projet offre un outil précieux de plaidoyer en faveur des conditions de vie dignes en Tunisie.

Ils soulignent que le budget de dignité confirme, comme dans d’autres pays, que l’accès à des conditions de vie dignes passe non seulement par l’accès à un emploi et un revenu d’activité suffisant, mais aussi par une offre satisfaisante de services publics de qualité.

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