Economie

Coûtant 430 millions de dinars, l’aménagement de Sebkhet Sijoumi inquiète…

Coûtant 430 millions de dinars, l’aménagement de Sebkhet Sijoumi inquiète…

Selon l’instance générale des partenariats public – privé (IGPPP), un projet de mise en valeur et d’aménagement de Sebkhat Sijoumi à Tunis sera lancé avec comme maître d’ouvrage, le Ministère de l’Equipement, de l’habitat et de l’aménagement du territoire.

Le projet dont le coût est estimé à 130 millions d’euros, l’équivalent de 430 millions de dinars tunisiens est classé dans le secteur des infrastructures urbaines et sera réalisé dans le cadre de la structure des projets du type partenariat public-privé institutionnel.

La fiche du projet indique que Sebkhat Sijoumi couvre une vaste zone de 2600 ha à l’ouest de Tunis. Initialement distante et déconnectée de la ville, la zone a été progressivement intégrée au périmètre urbain.

Le lieu est actuellement, entouré d’importantes infrastructures routières et d’un tissu urbain dense, avec une concentration de différents types de pollution (pollution des eaux, décharges non contrôlées représentant des risques importants pour : les quartiers proches, les habitants et pour la faune et la flore).

Il est, en outre, soumis à des inondations récurrentes augmentant le niveau de risques pour la population et l’environnement.

En revanche, le projet a créé dès l’annonce de son schémas directeur, une divergence entre les autorités qui souhaitent approfondir l’étendue d’eau afin de résoudre les problèmes liés à la pollution et à l’urbanisme anarchique, d’une part et les défenseurs de l’environnement qui craignent que le projet ne fasse disparaître les flamants roses et les oiseaux, d’autre part.

Par ailleurs, le gouvernement est déterminé à mettre en œuvre le projet en prévoyant l’approfondissement du tiers de la lagune, d’environ un mètre.

Selon les autorités, plus de 1,8 million de m3 de déchets solides ont été déversés dans la lagune depuis 2009, ainsi que des eaux usées industrielles.  À ce jour, la lagune de Sijoumi, quatrième zone humide d’Afrique du Nord et autrefois dotée d’une biodiversité unique, constitue un écosystème fortement menacé qui requiert des gestes forts pour préserver ses ressources (eau, poissons, etc.).

Sauf que pour les défenseurs de l’environnement, ce projet qui sera réalisé sur la lagune de Sijoumi ne fera pas que l’embellir. L’initiative privera aussi les 100 000 oiseaux de nourriture puisque beaucoup d’entre eux ne peuvent pas plonger à une grande profondeur.

Face à l’inquiétude des environnementalistes, les autorités affirment qu’un espace sera disponible pour les flamants roses. Un argument qui ne pourra être vérifié qu’à la fin des travaux d’aménagement.

WWF Tunisie, la branche du Fonds mondial pour la nature (WWF) explore actuellement des solutions pour stopper l’assèchement des eaux de la lagune, dans le cadre d’un projet dénommé GEMWET “ Conservation et développement durable des zones humides côtières à haute valeur écologique ”

Selon WWF, le bassin salé, classé zone Ramsar (zone humide d’importance internationale) depuis 2007 s’assèche rapidement, avec pour conséquences une montée de la salinité de l’eau et l’altération de l’irrigation automatique des plantes qui finissent par mourir.

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