Economie

Fuite des investisseurs : Le gouvernement se tourne vers les TRE ! 

Fuite des investisseurs : Le gouvernement se tourne vers les TRE ! 

L’Agence de Promotion de l’Investissement Extérieur (FIPA) vient de lancer officiellement, aujourd’hui 15 avril 2021 un nouveau programme, baptisé « Up Tunisia », qui s’appuie sur les Tunisiens de l’Étranger (TRE) pour promouvoir l’investissement dans le pays.

Ce programme est co-financé par l’Union Européenne et le Ministère Fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ) et est mis en œuvre par la Deutsche Gesellschaft für internationale Zusammenarbeit (GIZ). Il vise non seulement les transferts et investissements jusque-là réalisés par la communauté tunisienne résidant à l’étranger (1,7 milliard d’euros en 2020), mais surtout la contribution active des TRE en tant qu’acteurs valorisant l’investissement au pays.

La FIPA, assure qu’elle a pour objectif d’engager des profils issus des compétences tunisiennes établies à l’étranger, au nombre de 150 dans un premier temps, grâce à la mise en œuvre d’une gamme d’outils variés, notamment un cycle d’émissions de radio, la diffusion de newsletters d’opportunités et d’autres campagnes ciblées.

Cette initiative venant d’institutions sérieuses et de notoriété est certainement plus que louable d’autant plus qu’un appui financier est consacré à cette action.

Néanmoins, attirer des compétences tunisiennes ayant déjà des emplois stables dans leurs pays d’accueil pour servir la Tunisie dans un climat de corruption généralisée et sous la supervision d’autorités qui n’ont jamais cessé d’humilier les plus compétents, à l’instar des docteurs et des doctorants qui ont observé un sit-in durant des mois au ministère de l’enseignement supérieur, n’est pas une cause acquise.

En outre et à titre indicatif, les statistiques font état de la fuite en masse des médecins puisque plus de 80% des jeunes médecins diplômés et inscrits auprès de l’Ordre des médecins ont quitté la Tunisie, selon Ahlem Belhaj, secrétaire général du Syndicat des médecins, médecins dentistes et pharmaciens hospitalo-universitaires. Ces statistiques font froid au dos.

Il en est de même pour les enseignants, ingénieurs, techniciens, cadres de l’administration, architectes, etc.

Plusieurs observateurs soulignent l’existence des deux stratégies alternatives pour les compétences émigrées. D’une part, l’option du retour qui est l’aboutissement logique d’une stratégie calculée, dans laquelle les immigrés pouvant être utilisées dans leur pays d’origine. D’ailleurs, les migrants de retour ont des ressources financières et humaines importantes pour contribuer efficacement à l’économie domestique.

D’autre part, les spécialistes pensent que ce qu’ils considèrent comme option diaspora, est aussi une alternative viable et a pour objectif de créer des canaux liant les expatriés au développement du pays, sans présager d’un retour physique temporaire ou permanent.

Ces canaux sont, tout d’abord, les transferts de fonds (flux financiers compensatoires du manque à gagner). Selon l’Observatoire tunisien de l’économie (OTE), les transferts des compétences tunisiennes à l’étranger atteignent une moyenne annuelle de 1,1 milliard de dinars, dont 76 % sous forme de transferts financiers, ce qui constitue la quatrième source de devises du pays et représente 5 % du PIB et 23 % de l’épargne nationale.

Bien que ces données chiffrées revêtent un aspect général dans la mesure où elles ne sont pas caractéristiques des cadres tunisiens à l’étranger, elles indiquent l’importance des transferts financiers des tunisiens à l’étranger vers leur pays d’origine notamment pour aider leur famille à survivre dans la crise sans précèdent qui secoue la Tunisie depuis longtemps. Les transferts ne servent pratiquement jamais pas à l’investissement.

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