Le programme «Pour une approche globale de la gouvernance des migrations et de la mobilité de main-d’œuvre en Afrique du Nord » (THAMM) a élaboré récemment une étude méthodologique sur l’analyse des effets de la migration sur le marché du travail national, et qui cible de mesurer, pour la Tunisie en tant que pays d’origine, à quel moment et dans quels secteurs l’émigration doit être « encouragée » et quand il faut plutôt la «freiner».
Dans ce cadre, un atelier de restitution sur la méthodologie de l’analyse de l’effet de la migration sur le marché du travail national s’est tenu avec la participation des différents partenaires, pour exposer la méthodologie de travail et pour présenter les outils de recherche et de collecte des données quantitatives et qualitatives pour l’analyse des effets de la migration sur le marché du travail.
En outre, l’exposé méthodologique a eu pour finalité l’initiation à une réflexion commune en vue d’avoir une concertation autour de la méthodologie présentée et les acteurs impliqués dans chaque étape ainsi que l’obtention d’un retour des partenaires sur les principales recommandations de la méthodologie pour faciliter l’analyse ultérieure de l’effet de la migration dans les secteurs cibles du programme THAMM.
Le programme THAMM est mis en œuvre conjointement par l’Organisation Internationale du Travail (OIT), l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), l’ENABEL et la GIZ Tunisie. Il est financé par l’Union Européenne à travers le Fonds Fiduciaire d’Urgence de l’Union Européenne pour l’Afrique (EUTF) et le Ministère fédéral de la coopération économique et du développement (BMZ).
Selon les spécialistes de la question migratoire et de l’emploi en Tunisie, plusieurs facteurs se sont conjugués notamment ces dernières années pour expliquer la persistance, voire le renforcement de la propension à l’émigration à partir de la Tunisie.
Il s’agit, essentiellement, du renforcement des tranches d’âge actives avec l’arrivée sur le marché du travail de cohortes du boom démographique des années 60, 70 et 80 de l’élévation du taux de scolarité des tranches d’âge de 6 à 16 ans, ainsi que le prolongement de la scolarité, au-delà de cet âge et l’existence de proportions de plus en plus importantes des jeunes, et des filles en particulier, contribuant à augmenter le nombre des diplômés du niveau du supérieur.
D’autres facteurs sont également pris en considération comme les taux élevés du chômage dont sont victimes les tranches d’âge de 15 à 35 ans en particulier les femmes et qui atteignent des proportions allant de 30 à 50% et les difficultés de l’économie tunisienne à générer des taux de croissance suffisants pour permettre au marché du travail d’absorber la demande existante et additionnelle d’emploi.
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