Economie

Fonction publique : Hausse des salaires de 1,7 milliards de dinars au seul mois de novembre dernier

Fonction publique : Hausse des salaires de 1,7 milliards de dinars au seul mois de novembre dernier

De jour en jour, il s’avère que les appels à l’adoption de mesures d’« austérité » à travers la rationalisation de la masse salariale du secteur public et le déficit budgétaire  ne sont en réalité que de simples promesses vides lancés de temps à autre pour répondre aux appels des bailleurs de fonds qui incitent la Tunisie à les appliquer pour l’octroi de crédits jugés vitaux pour l’économie du pays. Ces promesses ne seront jamais tenues.

Et pour cause, le bulletin de suivi du budget de l’Etat à fin novembre dernier et qui vient d’être publié aujourd’hui jeudi 27 janvier 2022 par ministère des finances a montré qu’au seul mois de novembre 2021, les salaires des fonctionnaires ont atteint 18380.0 millions de dinars (MD) contre 16656.8 MD au mois d’octobre précèdent soit une augmentation inédite de 1723.2 MD. Cette hausse revient à l’effet des nominations aux postes fonctionnels et aux promotions dont la publication remplie quotidiennement plusieurs pages du JORT.

Les frais de gestion administratives composés essentiellement des dépenses en carburants et entretien des voitures de fonction administratives se sont accrus à leur tour entre novembre 2020 et novembre 2021 à 1474.6 MD. Bref, on est face à des chiffres révoltants dans un pays déchiré totalement par tout genre de déficit et de misère généralisée.

Le ministère des finances révèle, en outre, dans son bulletin périodique relatif au suivi de l’exécution du budget de l’Etat au titre des onze premiers mois de l’année 2021 que les ressources budgétaires ont culminé à 28731.5 MD à fin novembre 2021 ce qui correspond à une progression de 9.1% par rapport à la même période un an auparavant et ce, principalement en raison de l’augmentation des recettes fiscales de 24032.1 MD, fin novembre 2020 à 27079.3 MD au terme des onze premiers mois de l’année dernière, soit un accroissement de 12.7%.

Au fait, il est à noter que sous cet angle les taxes indirectes qui sont les taxes sur la consommation et qui incluent principalement la taxe sur la valeur ajoutée, les droits de consommation, les droits de douanes et d’autres taxes ont progressé au cours de la période novembre 2020 – novembre 2021, de 13441.6 à 16114.2 millions de dinars, soit une flambée de 19.9%. Cette hausse record vient dans un contexte de morosité économique et de baisse exceptionnel du pouvoir de consommation causée notamment par l’inflation galopante au pays.

Les charges budgétaires quant à elles ont augmenté à 33507.0 MD (+6,7%). Les frais d’investissement ont enregistré une progression de 6,2% à 3118.7 MD, leur taux de réalisation par rapport aux objectifs tracés au niveau du budget est de 73.9%.

Les dépenses de transferts et interventions sociales de l’Etat composées notamment des subventions se sont accrues de 8.7% pour se situer au terme des onze premiers mois de l’année dernière à 6917.5 MD suite essentiellement à hausse des subventions des céréales dont la valeur des importations a remarquablement augmenté.

Le solde du financement extérieur net fin novembre dernier était de seulement 908.2 MD. Néanmoins, une part de 84.8% des crédits extérieurs obtenus à fin novembre dernier (5715.2 MD) a été utilisée pour combler le déficit budgétaire.

Rappelons que d’après un document élaboré par la Présidence du Gouvernement (PG) intitulé « Programme de réformes pour une sortie de crise » qui est destiné au FMI en vue d’un nouvel accord de financement et qui a été publié en exclusivité par « Tunisie Numérique », il a été annoncé que pour la période 2022-2026 les autorités prendront plusieurs mesures de redressement des finances publiques et qui concerneront en particulier la rationalisation de la masse salariale à la fonction publique.

Plusieurs mesures sont prévues pour 2022, à cet effet, et qui se rapportent au gel des recrutements (415 MD), au gel des salaires (1060 MD) avec un gain effectif en 2023 et 2024, à la retraite anticipée (84 MD) – avec un coût estimé à 192 MD – outre d’autres mesures non chiffrées à savoir la mobilité vers le secteur privé et la prolongation de congés pour la création d’entreprises. L’impact financier total attendu est de 1559 MD en 2022.

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