Economie

Alors l’Etat navigue à vue, l’ITES propose ses « solutions » pour la transition énergétique (4/4)

Alors l’Etat navigue à vue, l’ITES propose ses « solutions » pour la transition énergétique (4/4)

L’Institut Tunisien des Etudes stratégiques (ITES) relevant de la présidence de la République vient de publier en partenariat avec la fondation allemande « Konrad Adenauer Stiftung » qui est une fondation allemande proche de l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU) – parti conservateur de droite – une étude intitulée « la sécurité énergétique de la Tunisie à l’horizon 2030 ».

Nous publions aujourd’hui jeudi 10 mars 2022 un récap de la partie qui a été présentée comme cruciale de cette étude et qui se rapporte à la description des scenarios de la transition énergétique du pays à l’horizon 2030.

Au volet « Scénario global souhaitable et réalisable : une sécurité énergétique maîtrisée », l’étude indique qu’une dépendance énergétique soutenable est l’une des principales conditions de la sécurité énergétique. Une mise en valeur optimale des ressources nationales contribue à réduire la dépendance énergétique du pays, assure-t-on. Vu que les ressources de la Tunisie sont plutôt modestes, toutes les ressources devront être exploitées, du moins à l’horizon 2030. La mise en valeur des hydrocarbures nécessitera de réaliser une quinzaine de forages d’exploration et la contribution des énergies renouvelables dans la consommation nationale d’énergie primaire est supérieure à 15%.

On note également, sous cet angle, qu’un mix énergétique diversifié réduit les risques de dépendance à l’égard d’un groupe restreint de produits. Avec le scénario souhaitable, la part des énergies fossiles est réduite au profit des renouvelables : un tiers de l’électricité est produite à partir des énergies renouvelables, l’utilisation du chauffe-eau solaire est généralisée pour les nouveaux bâtiments civils et pour les nouveaux logements, le parc des véhicules se convertit progressivement à l’électrique et à l’hydrogène. La Tunisie se dote également d’une unité d’hydrogène-carburant produit à partir des énergies renouvelables.

La diversification des fournisseurs du gaz naturel importé contribue aussi à réduire la dépendance énergétique du pays. En plus du Transmed, la Tunisie se dote, dans le cadre de ce scénario d’exploration, d’un terminal de GNL lui permettant d’importer également du gaz liquéfié.

Néanmoins, l’étude ne donne aucune recommandation réaliste et réalisable, à ce niveau sachant que ni le choix des variables de construction des modèles d’exploration ni la dynamique des hypothèses n’ont été expliqués. Le style prospectif du travail de l’ITES a été raté dans un secteur déterminant, qui est la transition énergétique.

L’étude souligne, par ailleurs, qu’afin de sécuriser l’approvisionnement du pays en énergie à l’horizon 2030, les quatre objectifs suivants ont été retenus :

  • Ramener la dépendance énergétique du pays à un niveau soutenable inférieur à 25% en 2030 ;
  • Assurer la protection des infrastructures vitales contre les risques de dégradation conduisant à de longs et fréquents arrêts ;
  • Doter le pays de secours fiables afin de garantir la continuité de fournitures de l’énergie électrique, du gaz et des produits pétroliers ;
  • Anticiper les changements et les mutations dans la région et dans le monde.

En somme, le sujet de la transition énergétique de la Tunisie a été largement traité avant l’ITES par plusieurs centres de recherches notamment l’ITCEQ qui a élaboré une note de recherche approfondie en 2017 intitulée « Politique énergétique en Tunisie ».

Cette note basée sur une modélisation solide a assuré que si au cours des années soixante-dix, quatre-vingt et même quatre-vingt-dix, la Tunisie était considérée comme un pays exportateur de pétrole et de gaz, elle est devenue importatrice à partir des années 2000. La principale raison de ce revirement est l’accroissement de la demande et la baisse conjointe de la production énergétique.

La note a présenté en détail le panorama du paysage énergétique de la Tunisie et ses grades lignes d’évolution à l’horizon 2030 tout en passant en revue les politiques énergétiques susceptibles de pallier à toutes les insuffisances et de relever tous les défis qui se présentent au pays : amélioration de l’indépendance énergétique, diversification de ses sources d’approvisionnement, sécurisation de l’approvisionnement, réduction de l’intensité énergétique globale et de la vulnérabilité de l’économie, réforme des politiques de subvention et création d’emplois et préservation du niveau de vie des ménages défavorisés.

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