La Tunisie n’avait vraiment pas besoin de ça !
En pleine période de crise très profonde, aussi bien socioéconomique que politique, et alors que le pays a le plus besoin d’une équipe gouvernementale cohérente et unie, et surtout, qui travaille à l’unisson, sur des programmes bien étudiés, et qui doivent être respectés par tous les membres du gouvernement, et aussi, les autres composantes de la société, on ne peut que déplorer que ce gouvernement soit complètement incohérent et désuni, où chaque ministre gère son département à sa guise, sans aucune coordination avec la cheffe du gouvernement qui est complètement effacée, et encore moins, avec ses collègues.
Au lieu d’avoir un gouvernement de choc, pour traiter les dossiers les plus brûlants, suivant une ligne directrice bien établie et bien réfléchie, on se retrouve face à un gouvernement où aucun département ne marche comme il le faut, abstraction faite des ministères de l’intérieur et de la défense nationale, où tous les ministres supposés être des compétences et des technocrates, se sont avérés incapables de gérer leurs dossiers, y compris les plus basiques, et qui, plus est, ne respectent aucune politique claire ni aucun programme établi et ben étudié. Et le plus grave c’est qu’on a l’impression que chaque ministre conduit son département et gère ses dossiers tout seul, isolé du reste de l’équipe et en complète ignorance des contraintes de l’Etat. Et, autre problème, ces ministres n’ont aucun bagage politique et social qui leur permettrait d’appréhender leurs dossiers en total respect des exigences de la conjoncture et des besoins du peuple.
Le dernier exemple en date, nous est venu, hier, du ministre de l’agriculture qui n’a rien trouvé de mieux, que de dire que l’Etat a opéré et va opérer des majorations des prix des produits alimentaires, ajoutant qu’il était convaincu que les citoyens seraient compréhensifs et adhèreraient à ce programme. Ce qui laisse comprendre que ce monsieur est, réellement, en train de vivre en marge de sa société et de son peuple, et qu’il n’a rie compris à la gravité de la situation, essayant de parer au plus urgent de la pire des manières. Une déclaration spontanée qu’il a faite sous aucune contrainte, et qui n’a pas manqué de susciter mécontentement et colère chez les citoyens.
Et le lendemain, c’est-à-dire, aujourd’hui même, son collègue, qui est porte-parole du gouvernement, a dû rectifier le tir, pour dire qu’aucune majoration de prix n’a été décidée au niveau du gouvernement, ni a été cautionnée par lui, et que, d’ailleurs, des plaintes en justice ont été déposées, à l’encontre des responsables de ces majorations. Il a, même, ajouté que l’Etat a entrepris une campagne de contrôle économique pour sévir contre les gens qui ont décidé ces majorations des prix, de façon unilatérale.
Alors, qui croire ? Doit-on croire le ministre de l’agriculture, ou le porte-parole du gouvernement ? Doit-on comprendre que le ministre de l’agriculture a décidé de majorer les prix des produits alimentaires sans en référer avec la cheffe du gouvernement ? Et est-ce qu’l aurait fait ces déclarations explosives sans en avoir avisé sa cheffe ?
Une bien piètre image du gouvernement qui est sensé gérer une crise ! On dirait bien que le palais avait raison en interdisant aux membres du gouvernement de faire des déclarations aux médias sans en avoir obtenu l’autorisation officielle !
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