Les ennuis commencent quand on n’anticipe pas les problèmes. Et ça se corse quand on fait la politique de l’autruche face aux alertes. De ce point de vue la Tunisie alourdit sérieusement son passif auprès de Washington. On ne peut pas imaginer une seconde que l’exécutif tunisien ait oublié que les USA sont l’actionnaire principal du Fonds monétaire international (FMI), dont dépend l’avenir de la Tunisie, faut-il le rappeler…
Le secrétaire d’Etat américain a tapé du poing sur la table, à moult reprises, rien n’y a fait. Washington a annoncé la réduction de moitié du paquet de l’aide, Tunis n’a pas moufté. Le chef de l’Etat, Kais Saied, n’a même pas daigné dépêcher une délégation à la Maison Blanche et au Congrès américain – alors que les lobbyistes du monde entier s’y activent, même les nahdhaouis, mais pas ceux du pouvoir – pour plaider la cause de ses réformes politiques et institutionnelles. Rien. Tunis a fait le dos rond, comme à son habitude depuis le 25 juillet 2021…
La sortie musclée de la directrice de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), qui annonce rien de moins que la baisse de l’aide accordée à la Tunisie en 2023, n’a pas été plus commentée par l’exécutif tunisien. Ce silence radio finira par énerver sérieusement le gendarme du monde. Quand le couperet de Joe Biden tombera Tunis ne pourra pas dire qu’il ne savait pas, qu’il n’a pas entendu…
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