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Algérie : Des financements massifs pour cultiver le blé dans le désert et ça paye

Algérie : Des financements massifs pour cultiver le blé dans le désert et ça paye

L’Algérie a eu du flair en diversifiant ses sources d’approvisionnement en blé, un coup gagnant dans cette conjoncture mondiale où les producteurs phares – la Russie et l’Ukraine – sont quasiment à l’arrêt. Alger ajoute une autre corde à son arc en finançant massivement la production de céréales dans le sud, en plein désert…

Le grand sud algérien s’anime depuis fin avril dernier, la moisson bat son plein sur les terres irriguées qui cultivent le blé. Les investisseurs ont répondu à l’appel et la récolte sera très bonne. «Regardez la taille de ces épis (…) C’est une bonne terre agricole, les rendements pourraient être doublés” , a confié un agriculteur de 60 ans à Adrar, rapporte TSA ce mardi 24 mai. «Hamdoullah, el aam zinn [l’année est bonne] et les températures clémentes. On est sur nos terres, il y a de grandes superficies, l’eau est disponible et au sud la récolte est précoce” , a-t-il ajouté.

Un autre agriculteur, la trentaine, a salué l’appui des autorités pour opérer dans la zone : «Ils nous ont donné la terre et on l’a mise en valeur peu à peu. L’État nous a aidés. L’année dernière nous avons réalisé un rendement de 40 quintaux de blé à l’hectare, cette année on pense faire 55 voire 60 quintaux” .

Même tonalité à Timimoun : «Je cultive 200 hectares de blé. Je voudrais remercier l’État. Tu creuses un forage, il te finance. Tu installes un pivot, il te finance. Tu achètes des intrants, il te finance. On remercie l’État. Et de notre côté nous répondons présent en produisant. Avant nous utilisions du mazout pour faire fonctionner un groupe électrogène. Aujourd’hui l’État nous a raccordés au réseau électrique” .

Un autre agriculteur affiche 500 hectares de blé et d’orge. Selon lui le raccordement des champs au réseau électrique a fait des merveilles. “Nous n’étions pas raccordés au réseau électrique, mais suite aux instructions du président Tebboune, on a maintenant l’électricité” , a-t-il souligné.

 «On a 6 pivots de 30 hectares chacun. L’année dernière on a atteint 65 qx/ha. Et cette année, cela devrait être mieux (…). On a déposé des dossiers. Ils nous fournissent l’engrais, les semences, les machines pour la récolte“, s’enthousiasme un autre promoteur agricole.

À Gassi Touil, le directeur des services agricoles de Hassi Messaoud a affirmé que la superficie en céréales est de 1300 hectares contre 900 en 2021.

Dans la perspective de cette manne agricole, l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a déjà programmé l’ouverture de trois points de collecte.

Reste à stabiliser, dans la durée, les système d’irrigation, dans ces surfaces arides. C’est un véritable défi technique, avec ces nappes souterraines qu’il faut aller chercher et qui à la longue vont se raréfier. D’après des études le renouvellement naturel des nappes sahariennes ne se fait qu’à hauteur de 40%. Dans certains endroits la situation est déjà critique.

Par ailleurs il y a le problème de la salinisation des sols. L’eau renferme 2 à 8 grammes de sel par litre. A chaque fois qu’on irrigue ce sel se fixe sur les sols. Puisqu’il ne pleut pas ce sel ne disparaît pas, au contraire il se concentre. Et parfois après 5 ans il est impossible de cultiver, on est alors obligé de déménager le pivot.

Et puis toutes ces opérations (pompage, alimentation électrique des pivots, transport des engrais sur des centaines de kilomètres, de l’engrais qu’on est obligé d’utiliser massivement sur ces surfaces sableuses) coûtent cher. En fait sans les subventions publiques – la moitié du prix de l’électricité par exemple – les agriculteurs ne peuvent pas suivre le rythme…

Vous l’aurez compris : Des solutions durables sont à inventer pour que l’agriculture du désert se maintienne comme la culture dans les oasis.

 

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