Economie

Note – Production et exportation de l’hydrogène en Afrique du Nord : qui en profitera le plus ?

Note – Production et exportation de l’hydrogène en Afrique du Nord : qui en profitera le plus ?

L’Institut « Transnational Institute » (TNI) a publié le 17 mai 2022 une étude intitulée « Evaluation des plans de l’Union européenne pour importer de l’hydrogène d’Afrique du Nord », dans laquelle il évoque l’intention des pays de l’Union européenne d’augmenter leurs importations d’énergies renouvelables à partir d’hydrogène du Maroc, d’Algérie et d’Egypte, rapporte l’Observatoire Tunisien de l’Economie (OTE).

Selon la stratégie fixée par la Commission européenne en 2020, l’Union européenne se concentre sur l’approvisionnement en énergies renouvelables dérivées de l’hydrogène principalement des pays voisins, de l’Afrique du Nord et de l’Ukraine et avec les évolutions imposées par la guerre russo-ukrainienne et la nécessité de réduire la dépendance de l’Union européenne au gaz russe, la Commission européenne a doublé son objectif pour atteindre 10 millions de tonnes par an jusqu’en 2030, note-t-on.

L’observatoire déclare que les pays d’Afrique du Nord considèrent ces évolutions comme une opportunité de renforcer leur position sur le marché mondial en tant qu’exportateurs d’énergies renouvelables sur la base de la tendance dominante vers les énergies renouvelables, en particulier dans les pays de l’Union européenne qui ont déjà commencé à investir dans les énergies renouvelables dans la région.

Cela peut sembler bénéfique aux deux parties, les pays d’Afrique du Nord, qui bénéficieront de retours financiers importants, et les pays de l’Union européenne, qui trouveront une alternative au gaz russe et feront un pas supplémentaire vers la réduction de leur dépendance aux énergies fossiles. Cependant, le rapport de l’Institut international montre un autre aspect de ce projet, selon l’OTE.

Au fait, le rapport expose trois inconvénients de ce projet, à savoir les coûts élevés du processus de production d’hydrogène et l’empreinte carbone élevée, ce qui est contraire aux normes de l’Union européenne relatives à l’hydrogène vert.

D’autre part, le transport de l’hydrogène vert par bateau nécessite trois fois l’énergie requise par le gaz. Enfin, le transport de l’hydrogène dans les pipelines risque de les endommager.

Le coût d’une unité d’énergie dérivée de l’hydrogène vert peut atteindre 11 fois le coût d’une unité d’énergie dérivée du gaz naturel hors transport, précise le think tank tunisien ajoutant que comme l’a montré l’étude la question du coût élevé et insoutenable amène à s’interroger sur l’état de préparation de l’Union européenne à payer ces coûts excessifs.

Il a été noté, aussi, qu’en ce qui concerne les pays concernés par l’étude, le Maroc entend compenser ses exportations d’ammoniac par une production locale verte qui sera dirigée vers le secteur des engrais, en plus de cela, les énergies renouvelables compenseront 27 TWh d’énergie dérivée du charbon, qui couvriront La consommation du Maroc. L’Algérie entend compenser progressivement ses exportations de gaz vers l’Union européenne par de l’hydrogène bleu et vert, alors que l’Algérie peut atteindre son objectif de produire 27 % de son électricité à partir d’énergies renouvelables et, en 2030. Quant à l’Égypte, où l’hydrogène vert a la plus haute priorité, elle a déjà approuvé des avantages fiscaux pour le secteur et a lancé des projets avec des entreprises européennes telles que Maersk.

On recommande ainsi aux pays d’Afrique du Nord de reconsidérer leur stratégie de production d’hydrogène vert et les promesses faites par les marchés mondiaux en raison des coûts élevés de fabrication, de conversion et d’expédition. Encourir des coûts aussi élevés pour aider l’Union européenne à réussir sa transition énergétique ne semble pas logique.

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