Economie

Gazoduc Algérie-Nigéria : Rabat “vole” le projet mais n’en a pas les moyens, Alger les a…

Gazoduc Algérie-Nigéria : Rabat “vole” le projet mais n’en a pas les moyens, Alger les a…

Il n’y a pas que le Maroc qui courtise le Nigéria pour ériger le gazoduc offshore le plus long du monde, il y a aussi l’Algérie. Alger le fait même bien avant Rabat, depuis 2002 alors que les Marocains ne sont sur le coup que depuis 2016, ce qui ne les empêche pas de rêver à un triomphe face au voisin et adversaire algérien. Les Marocains s’activent beaucoup dans ce sens, multiplient les initiatives et offensives de charme, mais les Algériens ont quelque chose que le concurrent n’a pas : Des coffres pleins. Et ce n’est pas tout…

L’Algérie ambitionne de mettre en place un gazoduc transsaharien d’une envergure de 4128 km – c’est un peu moins que le projet brandi par le Maroc. Il est censé partir du delta du Nigéria, traverser le Niger pour faire la jonction avec l’Algérie ; une fois relié au site de Hassi R’Mel il pourra approvisionner l’Europe en gaz…

C’est un projet très séduisant sur le papier, même plus que le plan marocain car il associe deux géants du gaz. En effet le Nigéria, première puissance économique d’Afrique, a les plus grosses réserves en gaz du continent et les septièmes dans le monde. Quant à l’Algérie, on connait la qualité et la quantité de son gaz, ce qui explique le ballet des Européens et des Américains à Alger pour signer des chèques. Sans parler des perspectives. Donc le gazoduc algérien est beaucoup plus pertinent économiquement que le projet marocain…

Mais comme le gazoduc transsaharien était entré dans une longue léthargie, le Maroc en a profité pour dégainer le sien, avec le même partenaire, le Nigéria. Les deux pays ont lancé en grande pompe le programme en 2017, mais depuis ils butent sur le nerf de la guerre : l’argent. Il faudra 20 milliards de dollars pour financer ce gazoduc, et ni le Maroc ni le Nigéria ne sont en mesure de les décaisser. Certes on parle de l’arrivée de l’OPEP et d’un ténor russe dans le projet, mais pour le moment les annonces sont très loin d’être à la hauteur des besoins…

De l’autre côté les choses ont bougé. L’Algérie, le Nigéria et le Niger ont fait savoir en février dernier leur intention de relancer leur projet et de le concrétiser. Le 20 juin 2022 à Abuja, le ministre nigérian de l’Energie, Timipre Sylva, son homologue du Niger, Mahamane Sani Mahamadou et celui de l’Algérie, Mohamed Arkab, ont réaffirmé leur volonté d’aller au bout de cette affaire dans les meilleurs délais…

Le chantier peut aller d’autant plus vite que le gaz est devenu le produit prisé de la planète suite à la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine. L’Algérie a bien renforcé ses positions depuis et est devenue l’alternative numéro 1 des Européens face à un gaz russe sur lequel ils ne peuvent plus compter. Pour Alger c’est le moment ou jamais de pousser ses pions et de prendre le leadership africain, voire mondial…

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