On y décèle la touche de Kais Saïd. Tout est un peu là pour qui cherche un peu à comprendre Kais Saïd. Et peut-être aussi un peu de savoir où il va – il ne le sait forcément pas lui-même – nous conduire. L’avenir est dessiné à grands traits.
Il n’est pas du tout évident de faire un choix, de faire le tri ,de dresser une « short list » des femmes tunisiennes qui ont brillé par leur génie, intelligence, engagement, empathie , humilité et intransigeance au service de la Tunisie depuis trois mille ans jusqu’à ce 13 août 2022.
La Poste tunisienne cristallise un choix. Un choix hautement politique .Elle édite une exceptionnelle série de ”timbres” estampillés à l’effigie de quelques femmes . Cela va d’El Kahina, de Fatma Haddad qui lisait Spinoza et Paul Ricœur, de la grande Arouaa la Kairouannaise qui a avait très tôt déjà brisé bien de tabous, de Maya Jeribi qui avait un peu trop naïvement confondu engagement politique et citoyen et realpolitik et que, mort dans l’âme , elle avait été achevée par ses plus proches « camarades ». Trente six portraits de vaillantes grandes femmes, notre Historique millénaire passée au peigne fin. Un grand bravo à l’Office tunisien de la Poste, un grand bravo aux artistes qui ont tenté de rendre le plus fidèle qui soit un portrait, un parcours d’une femme tunisienne engagée. Un grand bravo au ministère de la Femme. Et à la ministre de la Femme en personne.
Aicha Manoubia, Zeineb Farhat, Gladys Aaada, Ons Jabeur, la grande Ons, la grande diva Naamaa. Le tri n’était absolument pas de toute évidence.
La Présidence avait fait le tri. Le tri est très éloquent. C’est même un peu rassurant quand à l’avenir .
Une pensée toute particulière à Zaara Soltani. Une femme. RURALE. Une Mère qui a payé au prix incommensurable l’horreur du terrorisme et du radicalisme religieux et de la fâcheuse expérience de l’islam politique en Tunisie. Tout le monde connaît Zaara Soltani. Tout le monde doit être sensé la connaître.
Jawhar Chatty
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