Economie

L’incertitude politique et sociale mène à un nouvel abaissement de la notation de la Tunisie, par R&I

L’incertitude politique et sociale mène à un nouvel abaissement de la notation de la Tunisie, par R&I

L’agence de notation japonaise Rating and Investment (R&I) vient d’annoncer dans un communiqué paru aujourd’hui dimanche 13 août 2022 la revue à la baisse de nouveau de la note d’émetteur en devises étrangères de la Tunisie de B+ à B, assortie de perspectives négatives. La dernière revue à la baisse de la note du pays par l’agence a été faite au mois de novembre dernier de BB- à B+ assortie aussi de perspectives négatives avec retrait du Rating Monitor.

La Tunisie connait une situation économique difficile face à la détérioration du secteur extérieur et à la hausse de l’inflation aggravée par les répercussions de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, indique R&I. Elle considère que compte tenu des pressions budgétaires croissantes causées par ces facteurs, il faudra probablement du temps au gouvernement pour assurer une maitrise de l’endettement public croissant.

Compte tenu aussi de ces facteurs, ainsi que de l’augmentation du déficit courant et de la vulnérabilité aux aléas de la conjoncture internationale, R&I abaisse la note de l’émetteur en devises étrangères pour la Tunisie à B.

Face à cette situation, il est impératif de parvenir à un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) bien que les pourparlers avancent à ce stade, souligne l’agence tout en précisant, par ailleurs, qu’il est difficile de voir si le gouvernement peut assurer un accès continu à l’aide financière du FMI, même s’il parvient à un accord, au vu de l’incertitude politique et sociale croissante. À cet égard, les perspectives de notation sont négatives.

L’agence de notation rappelle qu’en 2022, la croissance économique du pays est entravée par des facteurs restrictifs tels que l’accélération de l’inflation alimentée par la hausse des prix mondiaux de l’énergie et des denrées alimentaires, ainsi que le ralentissement économique en Europe, qui est un important importateur de produits tunisiens.

L’invasion militaire de l’Ukraine par la Russie jette de l’ombre sur l’avenir du tourisme, une source importante de devises étrangères pour le pays, note R&I ajoutant que l’économie ralentira probablement par rapport à l’année précédente sachant que le gouvernement prévoit un taux de croissance de 2,6% contre 2,2% pour le FMI.

Néanmoins, les hausses de prix de l’énergie et de l’alimentation propulseront probablement le déficit de la balance courante à près de 10% du PIB en 2022, contrairement à 2021 où le déficit était tombé à un niveau de 6%, reflétant la diminution du déficit commercial résultant de la faiblesse de la demande intérieure sous la pandémie de COVID-19. Le déficit pourrait persister à un niveau élevé en fonction de l’évolution des prix des produits de base.

Bien que le gouvernement tente de réduire les dépenses publiques, le déficit budgétaire augmentera probablement à un niveau bien supérieur aux projections initiales du gouvernement, selon l’agence. Le déficit budgétaire devrait persister à un niveau élevé à partir de 2023, à moins que des mesures audacieuses ne soient prises pour réduire les dépenses en subventions et salaires des fonctionnaires, afin d’alléger les pressions sur les équilibres budgétaires.

L’encours de la dette publique a bondi à 79,4 % du PIB à la fin de 2021, en raison de la détérioration des équilibres budgétaires au cours des dernières années. Le ratio devrait dépasser 80 % d’ici la fin de 2022.

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