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A la veille de la campagne de vaccination, on ne sait pas qui on va vacciner… Et on ne veut pas le savoir !

A la veille de la campagne de vaccination, on ne sait pas qui on va vacciner… Et on ne veut pas le savoir !

Décidément, on est en droit de se demander quelle mouche a piqué Mechichi, pour renoncer au remplacement de son ministre de la Santé. Et ce, pour plusieurs raisons. D’abord, il ne risque pas de trouver quelqu’un pour gérer la pandémie d’une façon aussi catastrophique. Ensuite, parce que ce ministre se proclame du camp opposé à celui du chef du gouvernement et dans ce cas, la détention de dossiers aussi vitaux le rend redoutable.

Pour revenir à la gestion de la pandémie, on ne peut pas ne pas être interpellés par les chiffres publiés tout à l’heure, par le ministère de la Santé. Imaginez, à peine 31 décès et 305 nouveaux cas enregistrés les dernières 24 heures. Si certains sont tentés d’exploiter ces chiffres comme des exploits, on ne peut pas s’empêcher de constater qu’ils ne reflètent que d’incurables insuffisances du ministère de la Santé. Car pour comprendre la vraie signification de ces chiffres, il faudrait les lire en intégralité, avec le reste des données. Ces données disent qu’on n’a effectué, durant les 24 dernières heures que 1830 tests virologiques, après des moyennes journalières de plus de 5000. Le malheur c’est que ce n’est pas la première fois, car çà a toujours été le cas, tous les dimanches que le bon Dieu a fait, depuis le début des mois. Pour monsieur le ministre, le weekend est sacré et il n’est pas question, quelle que soit l’urgence de se priver ou de priver son personne du weekend. Quand on libère son personnel le weekend, on n’effectue, forcément, pas le nombre de tests nécessaires!

Si çà a toujours été ainsi, cette nonchalance, en ce moment précis et en cette période critique de veille du début de la vaccination, prend une dimension dramatique. Car cela veut tout simplement dire que Monsieur le ministre va vacciner sans savoir qui il va vacciner ni le statut sérologique de ceux qu’il va vacciner. On dirait qu’il détient quelques 25 millions de doses, pour avoir décidé de vacciner la totalité de la population. Or, en ne possédant que quelques milliers de doses, il faudrait savoir les utiliser à bon escient. On ne peut pas dire que c’est le cas quand on va vacciner des gens dont on ne sait pas s’ils ont été infecté ou pas par le virus. Il est impossible de le savoir sans des tests pratiqués en bonne et due forme, puisque plus de 90% des infections ont été totalement asymptomatiques.

Le plus beau, c’est que Monsieur le ministre sait tout cela, comme il sait qu’il n’a pas que les 223 000 cas déclarés officiellement, puisqu’il a reconnu, lui-même que 30% de la population tunisienne a été immunisée de façon naturelle, c’est-à-dire en attrapant le virus. Or, il ne dispose pas de moyens pour savoir qui sont ces 3 millions et demi de personnes immunisées et qu’ils se trouveront parmi les personnes qui vont se présenter à la vaccination. Ce qui équivaudrait à un gaspillage monstre de ces doses si chèrement acquises.

Or, il semble que ce dilemme n’en présente pas un pour monsieur le ministre qui persiste à donner leur weekend à son personnel chargé des tests virologiques, même en cette période critique, où il devient crucial de connaitre le statut sérologique d’un maximum de tunisiens où il faudrait pratiquer un maximum de prélèvements tous les jours, pour pouvoir, au moins, se faire une idée précise de la situation réelle!

Allah yehdik, monsieur Mechichi !

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