Economie

A l’approche de la TICAD 8, la Tunisie publie des chiffres décevants sur l’investissement

A l’approche de la TICAD 8, la Tunisie publie des chiffres décevants sur l’investissement

Dans quelques jours et précisément à partir du 27 août courant, se tiendra en Tunisie la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TIICAD 8), une manifestation internationale de grande envergure à laquelle prendront part en plus des Chefs d’Etat qui représenteront les pays africains participants, quelque 100 hommes et femmes d’affaires japonais.

En plus de ces personnalités, l’Agence japonaise de coopération internationale, l’Organisation nationale du patronat japonais et l’Agence japonaise de la coopération commerciale, seront présentes lors de cet évènement.

La TICAD 8  constituera un forum ouvert auquel prendront part les pays africains et les organisations internationales, le secteur privé et la société civile qui œuvrent pour le développement de l’Afrique avec un focus spécial sur la dynamisation de l’investissement et du partenariat international.

Le choix de la Tunisie en tant que pays hôte de cette conférence n’est pas fortuit, le pays représentait pour longtemps un succes story en matière d’attractivité des IDE et des grands projets mais les choses ont beaucoup changé ces dernières années.

Et pour cause, un aperçu sur les derniers chiffres de l’investissement déclaré publiés hier lundi 15 août 2022 par l’Agence de Promotion de l’Industrie et de l’Innovation (APII) montre l’ampleur de la régression de la Tunisie sur ce créneau vital.

Au fait, les données de l’agence révèlent que sur les six premiers mois 2022 seulement l’investissement déclaré a baissé de 20.5% à 1041.7 millions de de dinars (MD) et ce, par rapport à la même période de l’année précédente.

Les investissements à 100% étrangers et en partenariat sont passés de 582.3 MD durant les six premiers mois de l’année 2021 à 356.1 MD durant la même période de l’année 2022, enregistrant ainsi une baisse de 38.8%, indiquent les chiffres de l’APII. Cette baisse résulte aussi bien de la baisse de 28.6% des investissements 100% étrangers que de la diminution de 58.7% enregistrée au niveau de l’investissement de partenariat.

Ceci montre quand bien même les chiffres sont décevants. Cependant, les causes sont connues : détérioration du climat des affaires infesté par les barrières à l’entrée érigées par les rentiers et les monopoles, bureaucratie étouffante, règlementation de change obsolète et incertitude institutionnelle permanente.

D’ailleurs, sur ce fond de régression, l’agence de notation japonaise « Rating and Investment » (R&I) a abaissé le 10 août courant, la note émetteur en devise étrangère, de la Tunisie et de la Banque centrale à « B » avec perspective négative. Elle a revue également à la baisse la note d’émissions obligataires nationales sur le marché financier international libellées en yen japonais de « B+ » à « B ».

L’agence justifie cet abaissement par la poursuite de l’incertitude économique et politique et la détérioration du secteur extérieur outre la montée des vulnérabilités du pays aux aléas externes.

La TICAD 8 représentera certes une opportunité pour les tunisiens  pour découvrir les avancés réalisées en partenariat international et des grandes réalisations en matière d’investissement en Afrique et dans le monde. Ceci donne de grands espoirs pour que la Tunisie entame de vrais reformes de son climat d’affaires dans un sens durable, inclusif et innovant en s’alignant ainsi sur la tendance édifiante que veut consacrer la manifestation afro-japonaise.

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