Giorgia Meloni, la présidente du Conseil italien, a dévoilé lundi 29 janvier 2024, lors du sommet Italie-Afrique à Rome, les détails du « Plan Mattei », un projet de développement massif d’une valeur initiale dépassant les 5,5 milliards d’euros. Ce plan, conçu pour renforcer les liens entre l’Italie et l’Afrique, est une initiative majeure qui vise à promouvoir la stabilité économique et sociale sur le continent africain.
Le sommet, qui a réuni une vingtaine de dirigeants africains, des hauts responsables de l’Union européenne, des Nations unies, ainsi que des représentants d’institutions financières internationales, marque le début de la présidence italienne du G7. L’événement a pour objectif de définir un ensemble d’initiatives dans des secteurs clés tels que l’énergie, les infrastructures, la santé et l’éducation, bénéficiant ainsi aux deux parties.
L’Italie, longtemps confrontée à des défis liés à l’immigration et à des pressions financières, voit dans le « Plan Mattei » une opportunité de créer des conditions propices au développement en Afrique, avec un impact direct sur la sécurité et l’économie. La présidente Meloni a exprimé sa volonté de lutter contre l’immigration clandestine en créant des emplois locaux et en dissuadant les jeunes africains de risquer des migrations périlleuses à travers la Méditerranée.
Cependant, le gouvernement de Meloni, qui a fait de la lutte contre l’immigration clandestine sa priorité, a été confronté à des défis majeurs au cours de sa première année au pouvoir. Malgré ces efforts, le nombre d’arrivées sur les côtes italiennes a augmenté de manière significative, atteignant environ 160 000 personnes l’année précédente.
L’Italie, souffrant également de pressions financières liées à une dette élevée, cherche à concilier ses objectifs de développement en Afrique avec ses propres défis économiques. Le fardeau de la dette italienne, le deuxième plus élevé de la zone euro après la Grèce, représente un défi supplémentaire pour le gouvernement Meloni.
Par ailleurs, le pays fait face à une crise de l’emploi, avec des projections de l’Office statistique de l’Union européenne, Eurostat, indiquant une diminution de la population active italienne d’environ 630 000 personnes au cours des trois prochaines années. Cette situation découle en partie du déséquilibre démographique, avec un nombre croissant de retraités par rapport aux nouveaux entrants sur le marché du travail.
L’Italie, qui accueille actuellement environ 600 000 travailleurs migrants « illégaux », principalement en provenance d’Afrique et d’Asie du Sud, espère que le « Plan Mattei » contribuera non seulement à stimuler l’économie africaine mais aussi à résoudre certains de ses propres défis intérieurs. Les prochaines étapes consisteront à concrétiser ces intentions en initiatives concrètes et à développer des partenariats solides pour assurer la réussite à long terme du plan de coopération Italie-Afrique.
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