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Abdelhamid Jlassi [AUDIO]: « Saied est une partie constante de la crise, et un gouvernement de salut national s’impose à cette condition »

Abdelhamid Jlassi [AUDIO]: « Saied est une partie constante de la crise, et un gouvernement de salut national s’impose à cette condition »

Le chef démissionnaire du mouvement Ennahdha, Abdelhamid Jlassi a déclaré à Tunisienumérique ce 26 avril 2021 soir, que la situation politique actuelle est très délicate.

Monsieur Jlassi a ajouté que le président de la République est devenu « une partie constante de la crise et non de la solution », d’autant plus qu’il est devenu un facteur de dégradation du climat politique, notamment face aux grands défis sanitaires et économiques auxquels notre pays est confronté.

Il a également indiqué qu’il n’y a aucun moyen légal ni constitutionnel de changer le président de la République en ce moment, en plus du fait que le gouvernement et sa ceinture politique n’ont pas compris la nature de la complexité de la situation et la manière d’interagir avec le Président de la République.

« Le président de la République a mené le pays à la situation actuelle avec son tempérament et sa vision personnelle étroite, car il ne croit pas aux règles du jeu politique basé sur l’équilibre des pouvoirs et chaque fois qu’il trouve une opportunité pour étendre son pouvoir, il le fera, il est donc nécessaire que le les partis gouvernementaux bougent et l’obligent à respecter ses frontières conformément à ce qui est stipulé par la Constitution », a-t-il indiqué.

Il a poursuivi : «Le président de la République rédige sa propre lecture dans son esprit mais elle est contraire à la Constitution tunisienne … et il agit selon une logique radicale, pas la logique de la concurrence, de la différence ni de la coexistence“.

Quant à son évaluation des solutions possibles, il a estimé que puisqu’il est impossible de dissoudre le Parlement ou de limoger le président de la République, la partie qui doit se retirer dans ce cas est le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi qui ne peut plus continuer avec une équipe déficiente et incomplète.

De plus, le pays ne peut tolérer le bras de fer entre Saied et Mechichi pendant trois ans et demi supplémentaires jusqu’à la date des prochaines élections.

L’ancien chef du mouvement Ennahdha a souligné que la solution la plus sûre aujourd’hui est d’accepter le président de la République avec ses erreurs et de former un gouvernement de salut national avec une base politique élargie dirigé par une figure autre que Mechichi.

Expliquant que cela contribuerait à l’apaisement à l’ARP et limiter l’orgie des éléments extrémistes et des courants populistes, indiquant que le président de la République et le Parti Destourien Libre se nourrissent des conflits et des rivalités politiques.

L’autre avantage de cette solution, selon Jlassi, est qu’elle permettra en quelque sorte de neutraliser le président Kais Saied en accordant aux partis politiques qui le soutiennent de faire partie du futur gouvernement s’ils acceptent et de cesser d’être un facteur d’intimidation de Saied contre le Parlement.

Selon l’estimation de l’ancien dirigeant nahdhaoui, le président Kais Saied a outrepassé ses pouvoirs constitutionnels, contourné et hypothéqué le pays dans une interprétation personnelle minoritaire de la Constitution et exploité les failles en l’absence de la Cour constitutionnelle dont il a retardé la mise en place, ce qui est considéré comme un défaut moral. ”

Le président de la République accuse la classe politique de corruption, alors qu’il en est accusé.“, a-t-il précisé.

D’ici le 3 mai prochain, date des négociations de la Tunisie avec les autorités financières bailleurs de fonds, période pendant laquelle tous les efforts des organisations, associations, personnalités nationales et médias doivent se concerter pour soutenir le gouvernement Mechichi afin qu’il réussisse à sauver ce qui peut être sauvé.

 

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