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Affaire Boualem Sansal : Sarkozy fils veut passer par Trump pour faire pression sur Alger

Affaire Boualem Sansal : Sarkozy fils veut passer par Trump pour faire pression sur Alger

L’affaire Boualem Sansal prend une tournure inattendue sur la scène médiatico-politique française. Alors que l’écrivain algérien de 76 ans, arrêté en novembre dernier à Alger, attend le verdict de son procès prévu le 27 mars, Louis Sarkozy, fils de l’ancien président Nicolas Sarkozy, s’est invité dans le débat avec une proposition polémique : faire appel aux États-Unis, et plus précisément à Donald Trump, pour faire pression sur Alger.

Cette déclaration est survenue lors de son face-à-face hebdomadaire sur la chaîne LCI avec Raquel Garrido, ex-députée LFI. Dans une posture provocatrice, Louis Sarkozy a suggéré que Paris pourrait négocier un échange d’intérêts avec Washington afin que Donald Trump intervienne auprès des autorités algériennes :

« Pourquoi ne pas aller voir monsieur Trump en disant qu’est-ce que tu veux ? Une usine Peugeot au Texas, une déclaration sur tel sujet, qu’on t’aide avec le Panama… mais tu t’arrêtes devant la Maison-Blanche pendant cinq minutes et tu dis à l’Algérie : attention avec Boualem Sansal », a-t-il proposé.

Face à cette hypothèse, Raquel Garrido a exprimé son désaccord total, qualifiant cette démarche de « honteuse » pour la diplomatie française et appelant à privilégier un dialogue direct avec l’Algérie :

« On ne va pas s’aplatir devant Donald Trump sous prétexte qu’on serait humilié par l’Algérie », a-t-elle rétorqué.

Un dossier judiciaire au cœur de tensions diplomatiques

Boualem Sansal, connu pour ses prises de position critiques envers les régimes autoritaires, est poursuivi en Algérie pour atteinte à l’unité nationale et outrage aux institutions. Le parquet a requis 10 ans de prison ferme et une amende d’un million de dinars à son encontre.

Son arrestation à l’aéroport d’Alger le 16 novembre 2024, après un séjour à Paris, a relancé les tensions entre la France et l’Algérie. Le dossier repose en partie sur des déclarations controversées dans lesquelles l’écrivain affirmait que des régions comme Tlemcen, Oran et Biskra auraient appartenu historiquement au Maroc avant la colonisation française.

Devant le tribunal de Dar El Beïda, Sansal a rejeté les accusations, expliquant que ses propos relevaient de la liberté d’expression. Il a comparu sans avocat, ce qui a renforcé les inquiétudes des défenseurs des droits humains en France et en Europe.

Une crispation croissante entre Paris et Alger

Alors que cette affaire s’inscrit dans un contexte diplomatique tendu, les propos de Louis Sarkozy viennent ajouter de la complexité à une relation bilatérale déjà fragilisée. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur français, s’est lui aussi exprimé récemment, appelant l’Algérie à « libérer Sansal », ce qui a provoqué de vives réactions à Alger.

Le verdict attendu le 27 mars sera déterminant, non seulement pour le sort personnel de Boualem Sansal, mais aussi pour l’évolution des relations diplomatiques entre Paris et Alger. 

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