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Affaire de la “Chambre noire” du ministère de l’Intérieur : la justice tranche, huit condamnations

La chambre criminelle du tribunal de première instance d’Ariana a rendu, tard dans la soirée du jeudi 29 mai, son verdict dans l’affaire dite de la « chambre noire » au ministère de l’Intérieur. Huit personnes, dont d’anciens hauts responsables sécuritaires, ont été condamnées à huit ans de prison, a appris l’agence TAP auprès d’une source judiciaire.

Le jugement prévoit également l’exécution immédiate des peines à l’encontre de trois accusés actuellement en fuite.

Des chefs d’inculpation liés à la manipulation de documents officiels

Dans une déclaration faite ce vendredi matin à l’agence TAP, Yassine Ben Merzoug, premier assistant du procureur de la République et porte-parole du tribunal, a précisé que les accusés sont poursuivis pour « détournement, destruction, falsification ou soustraction de pièces à conviction ou de documents judiciaires déposés dans des dépôts publics ou remis à des agents de l’administration par des personnes chargées de leur garde ».

Des accusés liés à de hautes fonctions sécuritaires

Les huit condamnés dans cette affaire sont : Atef El Omrani, Boubaker El Obeidi, Mohamed El Friji, Kais Bessifi, Sami Waz, Mustapha Khedher (en fuite), Abdellaziz Daghsni (en fuite) et Ridha El Barouni (en fuite). Certains d’entre eux ont occupé des fonctions de direction au sein de l’appareil sécuritaire, notamment à la tête de l’unité de lutte contre le terrorisme ou des services spécialisés du ministère de l’Intérieur.

Une enquête ouverte suite à la découverte de documents cachés

Le juge d’instruction du tribunal d’Ariana s’est saisi de l’affaire après la découverte d’un nombre important de documents dissimulés dans un bureau fermé du ministère de l’Intérieur. Ces documents, selon les éléments de l’enquête, auraient un lien avec des dossiers sensibles remontant à plusieurs années.

Le rôle controversé de Mustapha Khedher

L’affaire de la « chambre noire » avait refait surface à la suite des révélations de la « commission de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi ». Cette dernière avait présenté des documents impliquant un certain Mustapha Khedher, affirmant qu’il entretenait des liens avec le mouvement Ennahdha et menait des activités à caractère renseignement.

Selon cette commission, une partie des documents saisis en décembre 2013 au domicile de Mustapha Khedher– lui-même condamné à huit ans de prison – aurait été transférée dans ce qui a été qualifié de « chambre noire » au sein même du ministère de l’Intérieur.

Des accusations en lien avec les assassinats de Belaïd et Brahmi

La commission a réclamé à plusieurs reprises l’ouverture de cette chambre et un accès à l’ensemble des documents qu’elle renferme, estimant qu’ils pourraient contenir des éléments déterminants concernant les assassinats politiques de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.

Elle a également appelé le ministère de l’Intérieur à lever la protection supposée accordée à une structure clandestine accusée d’implication directe dans ces assassinats.

L’affaire de la « chambre noire » continue d’alimenter les débats politiques et judiciaires en Tunisie, mettant en lumière des zones d’ombre sur la gestion de l’information sécuritaire et les responsabilités dans des dossiers encore sensibles, plus d’une décennie après les faits.

Source :TAP

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