Economie

Affaire des déchets dangereux jetés à Naassen, où est passée l’ANGed ?

Affaire des déchets dangereux jetés à Naassen, où est passée l’ANGed ?

La municipalité de Naassen, cité populaire à la banlieue sud de Tunis, vient d’annoncer sur sa page sur les réseaux sociaux que la police a découvert, dans le cadre du travail quotidien et routinier, 5 conteneurs remplis de déchets dangereux composés d’organes humains et de matériel médical utilisé, et ce, dans une usine désaffectée.

Selon la municipalité, les responsables locaux conscients de la « dangerosité » de l’affaire ont fait le déplacement sur les lieux et ont constaté l’existence d’une véritable décharge pouvant affecter la santé de la population des quartiers proches. Ils ont ainsi, décidé de poursuivre les auteurs de l’infraction et les obliger à transférer les déchets.

Néanmoins, il est inconcevable que les déchets aient été découverts par hasard surtout que les riverains ont réclamé à la municipalité de Naassen depuis longtemps l’existence de la décharge d’où se dégagent des odeurs insupportables. On rapporte même que plusieurs membres du conseil municipal de Naassen ont démissionné en guise de contestation contre l’immobilisme de la présidente nahdhaouie de la municipalité.

L’Agence Nationale de Gestion des Déchets « ANGed » dirigée par Basma Jebali, depuis le 15 décembre dernier, aussi une islamiste nahdhaouie notoire, observe toutefois en ce qui concerne cette affaire un silence absolu…

Dès sa nomination à l’agence Besma Jebali qui connait bien les rouages de la boite puisqu’elle a occupé le poste de secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires locales et de l’environnement durant une longue période fait tout pour ne pas faire parler d’elle et continuer à garder poste et privilèges dans la discrétion totale.

Et pourtant, l’Agence assume une part importante de responsabilité au niveau de la gestion catastrophique de l’affaire des déchets italiens en Tunisie outre la dégradation choquante remarquée notamment ces derniers temps de l’état de l’environnement dans le pays.

Il est à noter qu’à peine une semaine après la nomination de Besma Jebali comme directrice générale de l’ANGed, le 23 décembre 2020, l’agence a émis un communiqué où elle avait nié des « rumeurs » circulant selon lesquels d’importants documents en rapport avec l’importation de déchets en provenance d’Italie y ont été détruits.

Elle a précisé que les autorités de contrôle ou judiciaires ont été habilitées à disposer de tous les documents administratifs demandés à l’agence, que ce soit en relation avec l’affaire des déchets italiens ou dans diverses affaires en cours.

Les choses avaient empiré puisque le 17 janvier 2021, des informations sont relayés par plusieurs médias indiquant que des inconnus ont procédé à l’incinération et l’enfouissement de tonnes de déchets d’origine inconnue, déversés devant une cimenterie dans la région de Rouissat, de la délégation Chebika à Kairouan, en infraction de la législation en vigueur. Les habitants de Rouissat ont découvert, le 30 décembre dernier, 20 tas de déchets en carton et en plastique traités, portant des marques commerciales étrangères et tunisiennes jetés par des inconnus, sur une piste agricole proche de l’usine de ciment de la région.

Une partie de ces déchets a été incinérée le 31 décembre 2020 et une autre partie les 9 et 10 janvier 2021, dans une tentative de dissimuler les traces de ce crime environnemental.

D’après le député, Badreddine Gammoudi, les autorités régionales étaient au courant de la décision de l’incinération et de l’enfouissement de ces déchets, et même si elles n’ont pas donné d’ordres dans cette affaire, elles doivent assumer les conséquences de ces dépassements. Gammoudi a noté, également, qu’il existe de grandes similitudes entre les déchets de Rouisset, qu’il avait inspectés et les déchets italiens au port de Sousse.

Le Gouverneur de Kairouan, Mohamed Bourguiba a infirmé, quant à lui, avoir donné l’ordre à quiconque d’incinérer ou d’enfouir ces déchets, affirmant que la loi sera appliquée à l’encontre de tout individu dont l’implication serait prouvée dans cette affaires. Il a estimé peu probable que cette affaire ait une relation avec les déchets italiens. L’affaire est restée sans suite…

Pour rappel, la gestion des questions environnementales s’est considérablement détériorée depuis 2011, en raison de la mauvaise gestion inexpliquée d’après plusieurs observateurs de la filière de la gestion des déchets. Selon un rapport de la Banque africaine de développement, élaboré en 2016 sur les perspectives économiques de la Tunisie, les autorités peinent, à faire appliquer la loi, à ce sujet. Dans la note d’orientation 2016-2020, le coût de la dégradation de l’environnement en Tunisie est estimé à 2,7 % du PIB.

Tous ces crimes contre l’environnement et la population en Tunisie au vu et su des autorités démissionnaires à l’image de l’ANGed continuent en toute impunité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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