Après la Turquie c’est au tour des USA de blanchir le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salmane, accusé d’avoir commandité le meurtre atroce du journaliste Jamal Khashoggi, le 2 octobre 2018 au consulat saoudien d’Istanbul. Hier jeudi 17 novembre l’administration de Joe Biden a accordé à Ben Salmane une immunité juridique qui le met à l’abri de tout procès. Il peut donc retourner sur le sol américain sans être inquiété le moins du monde…
Pourtant le même Biden jurait ses grands dieux durant sa campagne électorale que jamais il ne mettrait le couvert sur cet horrible assassinat. Il faut croire que les vérités d’hier ne sont pas celles d’aujourd’hui, surtout quand on traite avec les Saoudiens qui font la pluie et le beau temps sur le marché mondial du pétrole. On a senti venir ce revirement spectaculaire quand Biden est allé jusqu’à Djeddah pour quémander une hausse de la production mondiale de pétrole afin d’enrayer l’inflation qui malmène les Américains…
In fine Riyad avait refusé de satisfaire la requête de Washington, au nom des intérêts de l’Arabie saoudite – mais aussi du président russe, Vladimir Poutine, dont Ben Salmane est fan dit-on. Il faut croire que le président américain n’en veut pas au jeune souverain saoudien… à moins que cette immunité soit une fleur pour obtenir ce qu’il n’a pas eu à Djeddah. Allez savoir…
Hatice Cengiz, la fiancée de Jamal Khashoggi, a fait part de son indignation sur Twitter. “Jamal est de nouveau mort aujourd’hui (…). Nous pensions que nous pourrions peut-être voir briller la lumière de la justice aux États-Unis, mais l’argent l’a encore une fois emporté“, a-t-elle écrit, rapporte France 24.
Un porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche tente d’éteindre l’incendie : “Il s’agit d’une décision juridique prise par le département d’État en vertu des principes bien établis du droit international coutumier (…). Cela n’a rien à voir avec le fond de l’affaire“, indique le communiqué…
On a vu Ben Salmane se balader en Europe en juillet dernier. Cette décision américaine est donc la suite logique d’une absolution occidentale que le bouleversement géopolitique induite par la guerre en Ukraine et ses contrecoups économiques expliquent sans doute. Par ailleurs Biden a déjà fait la démonstration que pour lui les promesses ne sont jamais gravées sur le marbre. Rappelons son engagement ferme d’en finir avec le mur hideux de Donald Trump à la frontière mexicaine pour bloquer les migrants. Biden a finalement repris le chantier.
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