Des patients souffrent de troubles neurologiques graves après des injections de Botox dans le nord de l’Angleterre. Les autorités sanitaires britanniques enquêtent sur une possible épidémie de botulisme liée à ces procédures esthétiques.
Le nord de l’Angleterre est sous tension après la déclaration de 14 cas graves de complications neurologiques survenues à la suite d’injections de toxine botulinique — plus connue sous son nom commercial Botox. Les patients concernés, principalement localisés dans les régions de Durham et Darlington, ont signalé des symptômes sévères : paupières tombantes, vision double, difficulté à avaler, troubles de l’élocution et grande fatigue.
Ces effets secondaires, bien au-delà des réactions classiques attendues du Botox, suscitent des soupçons de botulisme, une infection bactérienne rare mais potentiellement mortelle, provoquée par la bactérie Clostridium botulinum.
Un usage médical dévoyé ?
Traditionnellement utilisé en médecine esthétique pour réduire les rides en paralysant temporairement les muscles du visage, le Botox est considéré comme sûr lorsqu’il est administré par un professionnel qualifié. Toutefois, les autorités sanitaires britanniques craignent que ces cas récents soient liés à des pratiques non conformes ou à un produit mal manipulé.
La UK Health Security Agency (UKHSA) a précisé que le produit utilisé ne semble pas contaminé, écartant pour l’instant la thèse d’un lot défectueux. L’hypothèse principale reste une mauvaise injection ou une infection opportuniste, provoquant une forme de botulisme.
Appel à la vigilance médicale
La docteure Joanne Dark, conseillère en santé publique à l’UKHSA, a rappelé que si le botulisme est rare, il reste très dangereux. « Ce sont les toxines libérées par la bactérie, et non la bactérie elle-même, qui causent les effets paralysants », a-t-elle précisé, ajoutant que ces toxines sont également l’élément actif dans les produits comme le Botox.
Les professionnels de santé ont été alertés et priés de surveiller attentivement tout patient ayant récemment reçu des injections esthétiques, afin d’administrer rapidement l’antitoxine appropriée, seul traitement efficace en cas de botulisme.
L’entreprise fabricante impliquée dans l’enquête
La société Allergan Aesthetics, détentrice de la marque Botox, a confirmé être au courant des incidents signalés dans le nord de l’Angleterre et coopère activement avec les autorités locales.
De son côté, Amanda Healy, directrice de la santé publique du comté de Durham, a déclaré : « Nous menons des investigations approfondies pour comprendre si le produit ou sa manipulation est en cause, et pour prévenir tout risque supplémentaire. »
Un rappel sur les dangers de la banalisation du Botox
Cette affaire relance le débat sur la banalisation des procédures esthétiques, parfois réalisées dans des contextes non médicaux ou par du personnel peu formé. Si le Botox a transformé l’industrie de la beauté ces dernières décennies, les autorités rappellent que l’injection de toxines reste un acte médical, à ne jamais prendre à la légère.
Les incidents rapportés montrent que les conséquences peuvent dépasser le simple inconfort esthétique pour mettre en jeu le pronostic vital.
En attendant les conclusions définitives de l’enquête, les patients sont appelés à s’assurer de la qualification des praticiens et de la traçabilité des produits utilisés.
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