Economie

Alger fait le coup du siècle : Un gazoduc transsaharien vers l’UE, Tunis dans la partie

Alger fait le coup du siècle : Un gazoduc transsaharien vers l’UE, Tunis dans la partie

On vous disait que l’Algérie a les moyens de damer le pion au Maroc pour installer, avec le géant nigérian, un gazoduc qui alimentera l’Europe, les Algériens ont décidé d’aller très vite. Les ministres de l’Energie algérien, nigérian et nigérien ont paraphé hier jeudi 28 juillet à Alger un mémorandum d’entente pour concrétiser le projet de gazoduc transsaharien (le TSGP), rapporte l’agence officielle Algérie Presse Service (APS).

Une fois installé, le TSGP acheminera des milliards de mètres cubes de gaz nigérian vers l’Algérie en transitant par le Niger. Alger va ensuite approvisionner les pays de l’Union européenne (UE) en gaz nigérian à travers le Transmed, lequel alimente déjà l’Italie via la Tunisie. Il est également question de fournir du gaz naturel liquéfié (GNL), transporté par des méthaniers.

La troisième réunion ministérielle tripartite Algérie-Niger-Nigeria aura donc été la bonne pour un projet qui est en gestation depuis 2002. Avec un financement estimé à 10 milliards de dollars, il a été officiellement lancé en 2009. Le TSGP a ensuite sommeillé durant 12 ans et ne s’est réveillé de sa torpeur que le 20 juin 2022. Entre temps le Maroc s’est engouffré dans la brèche en signant en 2017 un accord dans ce sens avec le Nigéria, première économie et premier producteur de pétrole d’Afrique…

L’arrivée d’Abdelmajid Tebboune à la tête de l’Algérie a complètement changé la donne. Les investissements étrangers dans le secteur du pétrole et du gaz ont été longtemps plombés par un Code des hydrocarbures inadapté aux réalités du marché. Les choses ont bougé en 2019 avec un texte complètement remanié et qui soigne les intérêts des investisseurs étrangers…

Tout cela couplé à une conjoncture marquée par une tension sur le marché mondial du gaz depuis l’incursion russe en Ukraine a permis à l’Algérie de se hisser au premier rang des fournisseurs de l’Europe. Les contrats affluent de toutes parts et les découvertes de gisements en cascade promettent un avenir florissant. Dans un marché européen où le gaz n’a jamais été aussi rare, précieux et cher, Alger avait une carte maîtresse à jouer et c’est ce qu’a fait hier le ministre algérien de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab.

On n’en attendait pas moins d’un pays – l’Algérie – dont les réserves prouvées de gaz naturel montent à environ 2400 milliards de mètres cubes et qui fournissait près de 11% du gaz consommé en Europe avant le 24 février 2022, le début du conflit en Ukraine. Le flux algérien vers l’Europe a bien gonflé depuis…

L’Algérie est déjà le premier exportateur africain de gaz naturel et le septième mondial, le gazoduc transsaharien lui permettra de franchir des paliers supérieurs. D’une envergure de 4128 km, dont 1037 km sur le sol nigérian, 841 km au Niger et 2310 km en Algérie, cette installation permettra aussi de fournir du gaz aux pays du Sahel.

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