La France et l’Algérie n’ont pas perdu de temps après des mois de brouille qui ont certes épargné l’essentiel du business entre les deux pays mais ont détruit des positions fortes, par exemple le blé français sur le marché algérien. Pendant que les téléphones chauffaient pour préparer la visite du chef de la diplomatie française à Alger, d’autres s’activaient autour de gros marchés. Deux groupes français ont officialisé ce mardi 8 avril des contrats très juteux en Algérie. Pour les opérateurs français ce n’était pas arrivé depuis plusieurs mois.
La compagnie publique algérienne de pétrole et de gaz (Sonatrach) a signé des marchés avec Vallourec, spécialisé dans les tubes pour le secteur de l’énergie et Viridien, qui opère dans le domaine des sciences de la terre. Viridien, par le biais de sa filiale CGG Services SAS, a indiqué qu’il a raflé un contrat auprès du Groupement Hassi Bir Rekaiz, un consortium de Sonatrach et de son partenaire PTTEP, l’entreprise publique thaïlandaise pour l’exploration et la production de pétrole.
La filiale du ténor français Viridien offre des solutions à des problèmes complexes en rapport avec les ressources naturelles, le numérique, la transition énergétique et les infrastructures. Le contrat signé avec Sonatrach concerne 2 jeux de données sismiques 3D d’une surface globale de 2400 km² dans la concession de Hassi Bir Rekaiz, logée dans le bassin de Berkine (Ouargla), au nord-est du Sahara algérien…
On n’a aucune indication financière sur ce marché.
Pour le français Vallourec, numéro 1 mondial des produits tubulaires premium sans soudure, on a appris dans le communiqué de ce mardi que le contrat mentionne la fourniture de tubes OCTG à Sonatrach. Le groupe produira des tubes OCTG (Oil Tubular Country Goods) «en acier carbone filetés avec ses connexions premium VAM, reconnues comme le standard de référence pour le marché algérien», précise la même source.
Globalement le contrat pèse «plus de 250 millions de dollars de revenus pour Vallourec, avec des livraisons prévues en 2025 et 2026», dit le groupe, en ajoutant que ce partenariat renouvelé a vu le jour «grâce aux solutions techniques de pointe de Vallourec et à sa solide performance opérationnelle dans la région depuis de nombreuses années». Le français omet le poids de la diplomatie dans cette affaire, même si personne ne lui déniera la qualité de sa production.
«La confiance continue de Sonatrach dans notre gamme de connexions VAM, qui s’appuie sur des années de performance sur le terrain, souligne la valeur que nous apportons à ses projets», a confié Laurent Dubedout, Senior Vice-Président OCTG, cité dans le communiqué du groupe français.
On appris sur TF1 Info que le chef de l’Etat français, Emmanuel Macron, pourrait revenir prochainement à Alger, après son voyage haut en couleurs en août 2022. On connait les talents de Macron pour négocier des marchés, il vient d’ailleurs de le démontrer pour la énième fois en Egypte, avec 7 milliards d’euros à la clé. Avant ça il avait performé au Maroc puis en Arabie saoudite, que des chantiers stratégiques.
Il se dit aussi que le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, pourrait visiter prochainement Paris, un voyage sans cesse renvoyé depuis décembre 2022. Là aussi ce sera certainement une belle opportunité pour décrocher d’autres marchés. Le président français confirme son statut de meilleur VRP (voyageur, représentant et placier) de son pays, à défaut d’être le stratège politique le plus brillant de la 5e République.
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