A la une

Algérie : 3 milliards de dollars pour les chemins de fer et c’est encore un chinois de mauvaise réputation qui a été choisi, pourquoi pas la Turquie?

Partager

On l’appris hier mardi 16 janvier, par un décret présidentiel publié dans le Journal officiel : Alger va injecter plus de 432,642 milliards de dinars (3 milliards de dollars) dans le développement de ses infrastructures ferroviaires. L’enveloppe est contenue dans la Loi de finances rectificative 2023…

Donc dans le budget de l’Etat les financements affectés au Ministère des travaux publics gonflent considérablement, et dans ce paquet les chemins de fer seront la grande vedette. A titre de comparaison les infrastructures routières et autoroutières recevront 31,78 milliards de dinars et le programme des infrastructures maritimes aspirera 17 milliards de dinars, d’après le décret présidentiel, qui ne spécifie pas les dépenses pour chaque segment.

Ce qu’on sait c’est que le pactole dédié aux infrastructures ferroviaires devrait financer de nouvelles lignes de chemins de fer, telles que celle faisant la jonction entre Tindouf et Béchar, sur plus de 950 km. A noter cette ligne est dévolue au transport du minerai de fer extrait de la mine géante de Gara Djebilet à Tindouf, après le produit atterrit à Béchar pour y être traité. Puis direction les complexes sidérurgiques nichés au nord du pays comme celui de Tosyali, à Oran.

Rappelons que le Top départ du projet a été donné lors de la visite du président Abdelmadjid Tebboune dans la wilaya de Tindouf fin novembre dernier. Le chantier a été confié à la société chinoises CRCC et à l’algérien Cosider. Le montant exact du contrat et la durée des travaux n’ont pas été indiqués. Ce qui est certain c’est que le chinois CRCC n’a pas une bonne réputation, rapportent les journaux algériens…

L’entreprise chinoise a pris part à la construction de l’autoroute est-ouest, en consortium avec Citic. Cette autoroute a dévoré plusieurs milliards de dollars et il a fallu de nombreuses années pour l’achever. La même société est présentement associée en Algérie à l’installation de l’autoroute de Bejaia, un programme dont la matérialisation traîne en longueur. Lancée en 2013 cette autoroute d’une envergure de 100 km n’est toujours pas livrée. 10 ans de chantier quand on connait la rapidité des Chinois en la matière à tout le moins ça interroge.

Pourquoi diable Alger a refait équipe avec le chinois en sachant les dégâts qu’il a déjà provoqués ? Pourquoi le chef de l’Etat n’est pas allé voir du côté de la Turquie, un ténor des BTP (bâtiments et travaux publics) avec lequel l’Algérie a d’excellentes relations ? Peut-être que cette énigme – je dis bien peut-être – a une partie de son explication dans la pléthore de projets évoqués à Pékin en juillet 2023 par Tebboune et son homologue chinois Xi Jinping. Un investissement de 36 milliards de dollars ça fait réfléchir avant de renverser la table…

Laissez un commentaire