Le président algérien, Abdelmajid Tebboune, a fait des efforts pour hausser les salaires dans la fonction publique et les pensions de retraite. Mais selon un député de l’Assemblée populaire nationale (APN) on est très loin du compte. Son intervention très tonique au Parlement a fait jaser et le gouvernement pourra difficilement ignorer cette sortie avec les caisses publiques qui se remplissent à vue d’oeil. D’ailleurs Tebboune l’a admis en août dernier et a fait des annonces dans ce sens. La question est de savoir si cette revalorisation générale sera à la hauteur des attentes et si elle permettra de rattraper le retard sur les voisins…
«Le problème est qu’un fonctionnaire continue de gagner aujourd’hui 30.000 DA ou 29.000 DA, alors que des personnes qui n’ont même pas le bac, et qui ne sont pas allés à l’université, peuvent toucher jusqu’à 90.000 DA en étant employés à la Casoral, à Naftal ou dans des banques (en tant qu’agents de sécurité)», a déploré cet élu le 12 novembre 2022.
«Un médecin généraliste qui a passé des années et des années à étudier commence sa carrière avec un salaire de 70.000 DA, alors qu’une personne qui s’est fait renvoyer de l’école, et qui a à peine le niveau de terminale ou de deuxième année secondaire, peut gagner jusqu’à 90.000 DA en tant qu’agent de sécurité dans une banque», a déclaré ce député, rapporte TSA ce lundi 14 novembre.
«Je connais une personne qui travaille en tant que chauffeur à Sonatrach et qui touche 230.000 DA. Où est la justice sociale ? (…). Que voulez-vous que ces gens (fonctionnaires) fassent ? Ils voient à longueur de journée des gens qui ont un niveau largement inférieur au leur gagner beaucoup plus qu’eux», a-t-il ajouté.
Il a enfoncé le clou en déclarant que le salaire des fonctionnaires algériens est «tellement bas» qu’ils peuvent prétendre à la zakat. «Il y a eu une fatwa récemment. Les savants ont indiqué qu’il est tout à fait permis de verser la zakat aux fonctionnaires», a-t-il dit.
Comme on pouvait s’y attendre ce discours a enflammé les réseaux sociaux et comme à l’accoutumée deux camps se forment : Ceux qui applaudissent le député pour avoir «enfin osé dire à haute voix» ce que vivent les agents de la fonction publique et ceux qui crient au populisme.
«C’est tout à fait vrai. Je travaille dans une entreprise publique. Le chauffeur de mon entreprise gagne beaucoup plus que moi, alors qu’il n’a même pas le bac», a confié une internaute sur Twitter.
«C’est la même chose dans la société dans laquelle je travaille. Je gagne à peine 30.000 DA, alors que l’agent de sécurité touche le double», a répliqué un autre internaute.
«C’est du populisme. La question n’est pas tant de savoir combien gagnent les chauffeurs ou les agents de sécurité, mais plutôt que font ces députés pour que la situation des fonctionnaires s’améliore ? Que proposent-ils ? On attend depuis toujours leurs propositions. Il ne suffit pas de parler, il faudrait agir», a argué un citoyen
Rappelons qu’une enquête publiée en août 2022 avait établi que les salaires des Algériens sont parmi les plus dans le monde arabe, derrière le Maroc, la Tunisie et même le Liban, la Palestine, l’Irak, etc. Avec les recettes exceptionnelles de cette année cette situation sera de moins en moins tolérée par les Algériens. De toute évidence des changements majeurs doivent intervenir très rapidement pour corriger ces anomalies…
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