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Algérie-Egypte : Le business reprend à un haut niveau, entre deux géants du gaz

Algérie-Egypte : Le business reprend à un haut niveau, entre deux géants du gaz

Après 8 ans de gel les affaires reprennent au plus haut niveau entre l’Algérie et l’Egypte. Les Premiers ministres algérien et égyptien, Aïmene Benabderrahmane et Moustafa Madbouli, ont présidé à Alger hier mercredi 29 juin la 8e session de la Grande commission mixte. Des sujets clés ont été abordés, notamment l’exploitation optimale du gaz pour hausser le niveau de développement des deux pays…

Quand le président algérien, Abdelmajid Tebboune, s’est rendu en Egypte en janvier dernier c’était essentiellement pour déblayer le terrain du prochain Sommet de la Ligue arabe, prévu à Alger. Tebboune et son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, ont décidé de passer à la vitesse supérieure dans les relations bilatérales. La “circonstance très sensible et délicate que connait notre région arabe et plusieurs régions du monde, et dont les répercussions sur l’économie mondiale commencent à se faire sentir” exige “aujourd’hui, plus que jamais (…) la coopération et le partenariat, de façon à contribuer à faire face à ces défis et aux contraintes économiques“, a déclaré le Premier ministre algérien…

A noter que les deux pays ont déjà des liens très solides autour de l’énergie, du commerce et de l’investissement ; l’Egypte est même le deuxième partenaire commercial arabe de l’Algérie et troisième pour l’investissement. 25 projets égyptiens prospèrent en Algérie, dans les domaines de la pétrochimie, des télécommunications, des câbles électriques, des travaux publics, des services et de l’agriculture. Par ailleurs les projets des engrais azotés (à Oran), des câbles électriques (Ain Defla) et de l’industrie pharmaceutique (Alger) sont “réussis et prometteurs“, et certains en sont déjà à la phase de l’exportation, a indiqué Benabderrahmane.

Si le filon du gaz s’y ajoute, la coopération entrera dans une autre dimension. En effet les deux pays disposent des équipements pour liquéfier et exporter le gaz derrière lequel court l’Occident, notamment les Européens. Le Premier ministre algérien a appelé de ses voeux “la consultation et la coordination entre les deux pays garantissant ainsi l’optimisation de l’exploitation de cette énergie et la défense de leurs intérêts à la lumière des développements survenus ayant fait de l’énergie l’un des enjeux majeurs dans les relations entre pays“.

En dépit des acquis réalisés, les relations de coopération économique entre l’Algérie et l’Egypte demeurent loin du niveau des grandes capacités dont disposent les deux pays et ne répondent pas à leurs aspirations, à savoir hisser la coopération au niveau du partenariat stratégique“, a martelé Benabderrahmane, cité par Algérie Presse Service (APS).

Il a appelé à “intensifier les efforts pour aplanir les obstacles, mettre en place des cadres pratiques et prospecter de nouveaux domaines de coopération, selon un plan aux objectifs clairement définis et un calendrier de mise en œuvre précis“. Et le nouveau Code de l’investissement, que le Premier ministre algérien a mis en exergue, peut accompagner cette dynamique…

L’Egypte et l’Algérie ont beaucoup de points de convergence, à commencer par une diplomatie active, qui ne se refuse rien et qui a les moyens d’imposer ses choix à ses partenaires occidentaux, même le fait de traiter avec la Russie. Le Caire continue de faire affaire avec Moscou, même s’il faut pour cela faire sauter le verrou des sanctions internationales. Quant à Alger il a reçu le mois dernier le ministère russe des Affaires étrangères, ce que très peu de pays osent faire.

Par ailleurs le président égyptien s’est lancé dans des travaux titanesques pour doper l’économie de son pays ; idem pour le président algérien, à la faveur des revenus confortables que lui procurent le gaz naturel et le pétrole. Ça en fait beaucoup des points communs, mais c’est surtout une excellente base de travail pour améliorer le niveau de vie des citoyens des deux pays dans une conjoncture mondiale marquée par l’inflation et la morosité économique.

 

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