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Algérie : Elles se trompent de pays, de continent, la justice punit sévèrement leur mariage

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Elles ont tenté de forcer les barrages, de griller tous les feux rouges et passer, pour signer un acte révolutionnaire qui bousculerait la société algérienne et son ancrage arabo-musulman, mal leur en a pris. La Cour de Sidi M’hamed a eu la main lourde (enfin, tout est relatif, imaginez le tableau en Afghanistan, au Pakistan, en Iran, etc.) contre deux femmes âgées de 30 et 40 ans, elles ont défrayé la chronique en scellant leur mariage. L’accusation a requis 3 ans de prison…

Les autorités ont inculpé les deux accusées pour «mépris des préceptes religieux» après que la famille de l’une des femmes a alerté sur leur disparition. Les investigations ont débusqué une vidéo montrant les deux femmes en robe de mariée, les recherches ont abouti à leur arrestation ainsi que celle de la propriétaire du logement où la cérémonie a été organisée.

Elles se sont trompées de pays, elles ont cru qu’elles étaient dans une de ces nations où l’union civile entre des personnes du même sexe est tout ce qu’il y a de plus légal. Comprenons-nous bien : je n’émets ici aucun jugement de valeur, sur le bien fondé de telles ou telles moeurs, de telle ou telle orientation religieuse, je me borne à décrire une situation. Chacun se fera sa propre opinion sur ce qu’il convient de faire ou pas.

On est face à un magma sur les droits humains, surtout pour des pays qui sont intimement liés à l’Europe où les réalités sont toutes autres, surtout pour des pays – ceux du Maghreb – par essence ouverts sur le monde et ses convulsions. Un incident du même type s’était produit en 2020, l’avocat en droit international Ismaïl Khalfallah a déclaré que les sanctions pénales prononcées sont justifiées, rapporte “Algérie 360°” ce mardi 30 septembre.

Il a ajouté que de telles bravades heurtent les valeurs fondamentales de la société algérienne. Il est d’avis qu’il est primordial de protéger les normes religieuses et morales contre des actions transgressives. Il s’en est également pris aux organisations internationales qui défendent les libertés, toutes les libertés, même celles qui piétinent les valeurs islamiques.

Le débat autour de l’article 338 du Code pénal algérien, lequel criminalise l’homosexualité, monte en intensité. Les militants des droits de l’Homme font  du bruit pour obtenir l’abrogation de cet article, au motif qu’il viole les droits élémentaires.

Hassan Brahmi, un avocat des droits humains, a signifié que la loi algérienne ne reconnait pas la notion «homosexualité» et ne conçoit les relations sexuelles que dans le cadre d’une relation consentie entre un homme et une femme. Il a souligné que l’Algérie, comme beaucoup de pays arabes et musulmans, fait de la résistance face à la pression pour une décriminalisation, alors que dans beaucoup de nations occidentales la chose est acquise.

L’Algérie comme de nombreux pays à travers le monde est prise dans ce tourbillon de la modernité, imposé par une planète interconnectée qui dicte sa loi. Pour les traditions et les religions le combat pour la survie est engagé. Beaucoup de pays qui revendiquent ces valeurs résistent encore, beaucoup ont déjà perdu la bataille et ont rendu les armes…

 

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