Cela fait des mois qu’on n’a pas pris le pouls de la querelle entre l’Algérie et l’Espagne, suite à la décision de Madrid de prendre fait et cause pour le projet de Rabat dans le dossier du Sahara occidental. 11 mois après le revirement spectaculaire du gouvernement Pedro Sanchez, qu’Alger a très mal encaissé, le journal El Independiente fait le point. Les dégâts sont terribles pour les opérateurs espagnols…
Du côté d’Alger on n’évoque plus ce conflit ouvert, le président Abdelmajid Tebboune ayant d’autres sujets sur le feu : Sa prochaine adhésion aux BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), son voyage à Moscou, les bisbilles avec la France, etc. Mais les opérateurs espagnols eux ont les rivés sur Alger et ils trinquent. Même le gouvernement de Sanchez est revenu à la raison et a enfin admis qu’il a mal mesuré les conséquences de la colère de Tebboune, révèle ce mardi 14 février le journal espagnol.
Ce sont les responsables du ministère espagnol de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme qui l’ont avoué, durant une séance de travail avec des opérateurs économiques qui ont de gros intérêts avec l’Algérie. D’après les hauts cadres du ministère il n’était «pas possible de connaître ni de prévoir les conséquences» de la décision de basculer dans le camp de Rabat, rapporte TSA.
Un entrepreneur est allé plus loin en déclarant durant cette réunion que Madrid a pris une décision purement politique, juste pour «satisfaire» le Maroc, «sans prendre en compte les préjudices que cela pourrait causer» aux liens économiques avec Alger. 600 millions d’euros (M€), c’est ce que cette affaire a coûté en 2022 aux entreprises espagnoles installées en Algérie
Il faut dire qu’il y a 11 mois les liens avec Alger n’ont pas pesé lourd sur la balance : les exportations espagnoles vers l’Algérie étaient chiffrées à 2,7 milliards d’euros en 2021 alors qu’avec le Maroc elles sont montées à 9,5 milliards la même année. Alors pour Pedro Sanchez la réflexion était toute faite : Tous les oeufs dans le panier marocain, même s’il fallait pour ça enterrer la très sage neutralité sur l’épineux dossier du Sahara occidental.
Aux dernières nouvelles Madrid en reste officiellement à son choix, et d’ailleurs les liens économiques avec Rabat ont été renforcés dernièrement. En plus l’Espagne défend le Maroc partout où elle le peut, jusqu’au Parlement européen quand les députés ont condamné les violations des droits humains par le royaume…
Quant aux relations entre l’Espagne et l’Algérie elles sont au point mort. «Il n’existe aucune sorte de négociation», a confié l’ambassade de l’Espagne à Alger, pour le plus grand malheur des opérateurs espagnols.
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