Maghreb

Algérie : Fâcherie ou pas, Sahara occidental ou pas les importations de voitures et céréales françaises remontent

Algérie : Fâcherie ou pas, Sahara occidental ou pas les importations de voitures et céréales françaises remontent

Les querelles politiques et diplomatiques entre l’Algérie et la France sont l’arbre qui cache la forêt, les deux pays ont tendance à les surexposer, à en surjouer alors que l’essentiel est ailleurs : Le business. Certes les échanges commerciaux entre les deux partenaires ont légèrement chuté au premier semestre 2024 mais cela n’a rien à voir avec les relations délétères entre les deux chancelleries. Ce qui compte ce sont les affaires et ceux qui les font n’ont pas les mêmes états d’âme que les partisans de la ligne dure. Le dernier numéro de la Lettre économique de la mission économique de l’ambassade de France à Alger le démontre.

La colère d’Alger est vive mais le business fera avec

L’Algérie et la France ont des contentieux lourds et ils ne seront soldés que quand le président Abdelmadjid Tebboune prendra son avion pour aller voir son homologue français, Emmanuel Macron. Bon, ce voyage est devenu hautement improbable depuis que Paris a eu la mauvaise idée de bouger sur sa neutralité en adoubant le plan du Maroc pour le Sahara occidental. La colère de l’Algérie est vive mais le partenariat économique fera avec… ou sans. D’ailleurs les échanges commerciaux s’accommodent depuis belle lurette des tensions entre les deux pays

Si les indicateurs du premier semestre 2024 sont moins bons c’est principalement à cause de l’érosion des cours des hydrocarbures. Reprenant les chiffres des Douanes françaises la Lettre économique de la mission économique de l’ambassade de France à Alger indique un repli de 5,4% des échanges par rapport à la même période de 2023. C’est la première baisse après 3 années d’affilée de hausse.

Selon la même source le volume global des échanges commerciaux entre l’Algérie et la France s’est situé à 5,4 milliards d’euros, une dynamique dopée par la reprise de la commercialisation de deux produits français : les voitures et les céréales. Par ailleurs la fonte des cours pétroliers et gaziers a permis à la France de réduire de 719 millions d’euros son déficit commercial avec l’Algérie, 636 millions d’euros globalement.

Au premier semestre 2024 l’Algérie a exporté vers la France pour 3 milliards d’euros de pétrole et de gaz, soit un repli de 14,5%. A noter que les hydrocarbures pèsent 79,4% dans les importations françaises d’Algérie. Les importations de gaz naturel ont baissé drastiquement en valeur alors que le volume du pétrole importé est légèrement monté au premier semestre 2024 en comparaison avec 2023.

Quid de la Russie, Moscou n’aurait pas tenu ses promesses ?

Si les cours des hydrocarbures restent en l’état ou plongent davantage sur les marchés mondiaux cela pourrait impacter plus favorablement le déficit commercial de la France avec l’Algérie, qui s’est accentué depuis 2021 après plusieurs années d’excédent. Le recul des importations françaises se fait parallèlement à une augmentation des exportations vers l’Algérie, +9,3%, la balance commerciale le montre clairement.

Au premier semestre de cette année la France a acheminé vers l’Algérie 2,4 milliards d’euros de marchandises, essentiellement des produits industriels. Ce volume certes est en légère baisse (-0,7%) mais occupe 37,8% dans les ventes françaises en Algérie. Les autres niches sont les produits pharmaceutiques et chimiques (en augmentation), le bois, la métallurgie et le caoutchouc (en repli).

Autre fait marquant au premier semestre 2024 : Une relance “spectaculaire «(+90,5 %) des exportations de produits agricoles français vers l’Algérie», après une chute drastique au semestre précédent“. La valeur des exportations de céréales françaises vers l’Algérie durant les 6 premiers mois de 2024 n’a pas été indiquée, ce qu’on sait c’est que le volume a enflé.

Rappelons qu’en 2023 les exportations françaises de céréales vers l’Algérie ont chuté de manière spectaculaire, -80 %. Elles sont passées de 834 millions d’euros en 2022 à 166 millions d’euros à peine l’an dernier, d’après la même source. En 2023 du côté de l’Algérie il était question de bouder la France pour ouvrir la porte au blé russe. Qu’est-ce qui s’est passé depuis ? Vladimir Poutine, que Tebboune a visité en juin 2023, n’aurait pas tenu toutes ses promesses ou l’activisme de Paris aurait pris le dessus ? Mystère.

En attendant l’Algérie reste le «deuxième marché de destination des exportations françaises au Maghreb, derrière le Maroc et devant la Tunisie», toujours selon la même source.

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