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Algérie-France : D’inquiétants développements, même le Maroc est pris dans la tempête

Algérie-France : D’inquiétants développements, même le Maroc est pris dans la tempête

La France, qui commençait à se réconcilier avec l’Algérie grâce à un intense lobbying diplomatique (les visites du président Emmanuel Macron et de la Première ministre à Alger puis celle du ministre de l’Intérieur), ne croyait certainement pas que l’exfiltration de la militante Amira Bouraoui allait prendre de telles proportions. Ce que Paris considère comme une simple assistance à une citoyenne française, au nom des droits humains, commence à virer à l’incident diplomatique, voire pire. Même le Maroc est pris dans la tempête…

Certains responsables au niveau de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure en France, NDLR), du quai d’Orsay et certains conseillers franco-algériens (qui) ne cachent pas leur amour et leur vénération pour le makhzen” ont fomenté ce qu’Alger considère comme un affront suprême, lit-on dans la très officielle Algérie Presse Service (APS), véritable courroie de transmission de la présidence de la République…

APS est allée plus loin en assimilant l’opération au «débarquement de la baie des Cochons», ce ratage total à Cuba en avril 1961, quand les troupes américaines tentèrent de renverser Fidel Castro pour mettre à sa place ses opposants exilés aux USA. «Il est désolant que tout ce qui a été construit entre les Présidents Tebboune et Macron, pour ouvrir une nouvelle page entre les deux pays, tombe en ruine et la rupture ne semble pas loin», ajoute l’agence de presse.

Par ailleurs on a appris sur Africa Intelligence que le chef des services de renseignement algériens, M’henna Djebbar, a rayé de son agenda une réunion avec son homologue français, à la tête de la DGSE, Bernard Emié. La rencontre était prévue hier jeudi 9 février à Paris. Rappelons que le même jour, l’ambassadeur de l’Algérie en France, Saïd Moussi, a pris un vol pour Alger, «pour consultations» suite à l’affaire Bouraoui.

Les choses vont tellement mal que la plus grande incertitude plane sur la visite d’Etat du président Abdelmadjid Tebboune, programmée en mai prochain en France et qu’il avait lui-même annoncée en disant de son homologue Emmanuel Macron que c’est son “ami“. Il semble que les amabilités ne soient plus d’actualité.

Pire : “Alger souhaite désormais suspendre sa coopération militaire et économique avec la France“, selon la même source. Le Comité mixte algéro-français de coopération économique (COMEFA), calé ce 16 février, est le premier à passer à la trappe. Même tarif pour la venue en France du président du patronat algérien (Crea), qui devait parapher ce premier trimestre 2023 un accord avec le Medef…

Même de gros dossiers économiques et militaires tels que le marché des nouveaux champs pétroliers et gaziers raflé par le français TotalEnergies pourraient être emportés par le tourbillon. Idem pour les pourparlers autour de l’exploitation du minerai stratégique par des sociétés françaises. Bref, le bateau France-Algérie tangue, dangereusement. Macron devra remettre son costard de “diplomate du siècle” pour tenter d’éteindre l’incendie.

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