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Algérie-France : Fâchés mais “Business as usual”, rendez-vous à Paris ce 16 mars

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Il y a de l’eau dans le gaz entre l’Algérie et la France, l’exfiltration rocambolesque de la militante Amira Bouraoui ne passe toujours pas à Alger. Le voyage du président Abdelmajid Tebboune à Paris, programmé en mai prochain, a été renvoyé aux calendes grecques, sans parler des autres préjudices subis par l’alliance algéro-française. Mais cette agitation politico-diplomatique n’impacte en rien la dynamique économique entre les deux pays, à en croire Romain Keraval, directeur en Algérie de Business France, l’agence chargée de dynamiser les entreprises françaises à l’international.

D’abord une information : l’agence organise le 16 mars prochain à Paris la 14e édition des «Rencontres Algérie», une manifestation dédiée essentiellement à la mise en valeur du potentiel du marché algérien. Grâce à cet événement les investisseurs français identifient les niches les plus porteuses en Algérie et scellent des partenariats avec les opérateurs locaux. Le mécanisme est tellement bien rodé que l’agence épaule chaque année 300 investisseurs sur le marché algérien.

Dans un entretien avec TSA Romain Keraval évoque la nature des relations entre l’Algérie et la France. Il dément le «recul» des intérêts économiques français en Algérie, les données actuelles indiquent même une progression des échanges commerciaux avec la France, +38 % en 2022, quelque 11 milliards d’euros. Et avec 2,5 milliards de dollars, la France demeure le premier investisseur étranger hors hydrocarbures dans le pays.

“L’année dernière nous comptions un millier de participants et pas moins de 250 mises en relations pour discuter procédures d’exportation, modalités d’implantation, contrats de fourniture ou projets d’investissement potentiels” a dit le patron de Business France en Algérie.

“Dans les faits, nous constatons l’annonce de premiers investissements et de nouvelles manifestations d’intérêt en ce sens, ainsi qu’une reprise notable des flux d’échanges dans les deux sens. Les échanges commerciaux entre la France et l’Algérie ont augmenté de 38 % en 2022, s’établissant à 11 milliards d’euros”, a-t-il ajouté.

“Pour l’édition de cette année, nous espérons atteindre un millier de participants et faire fonctionner la plateforme de mise en relation”, a-t-il indiqué.

“La Déclaration d’Alger définit un cadre bien précis pour le partenariat renouvelé. L’objectif est d’engager les opérateurs économiques des deux pays à relancer leurs relations d’affaires en les inscrivant dans une perspective partenariale exemplaire. Si j’en crois la dynamique actuelle, les engagements pris commencent à se concrétiser”, a déclaré Romain Keraval

“L’Algérie entend évoluer vers une économie plus diversifiée et promouvoir davantage les exportations (…). Les «Rencontres Algérie 2023» souhaitent y répondre en rassemblant des experts et industriels algériens de renom dans les domaines de l’agriculture et de l’agro-alimentaire, des énergies renouvelables, de l’industrie et du numérique afin de leur permettre de partager leur expérience en Algérie et inciter d’autres entreprises à s’inspirer de leur exemple”, a-t-il ajouté.

“L’arsenal juridique mis en place et la création de l’Agence de promotion des investissements démontrent une volonté d’aller de l’avant et de favoriser l’investissement (…). En effet, les incitations fiscales, la facilité d’enregistrement et le système de guichet unique peuvent s’avérer avantageux pour les investisseurs français”…

Mais “la réforme est structurelle, pour qu’elle soit effective, les entreprises nous disent que l’Algérie doit prendre le temps de renforcer les capacités des organismes concernés et confirmer le raccourcissement des délais associés aux décisions ou autorisations requises de l’administration” a indiqué Keraval.

“Je pense notamment à l’Agence de la promotion de l’investissement. C’est là que résident les attentes principales des entreprises, ainsi que dans l’accessibilité au foncier industriel ou encore l’obtention de permis de construire, ou, comme vous l’évoquiez, une plus grande fluidité dans le transfert des dividendes”, a-t-il ajouté.

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