L’Algérie a décidé depuis plusieurs mois de geler l’authentification des diplômes des médecins généralistes et spécialistes, une mesure visant à atténuer le départ des médecins vers l’étranger.
Interpellé par le député El Ouardi Bradji, le ministre de l’Enseignement supérieur, Kamel Baddari, a apporté une réponse et des explications sur cette situation.
Une mesure pour lutter contre l’exode des médecins
La mesure a été mise en place depuis l’été dernier, laissant de nombreux jeunes diplômés en médecine dans le désarroi. Le député El Ouardi Bradji a adressé une question écrite au ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari. La réponse de celui-ci, également écrite, a été partagée sur les réseaux sociaux par le député et par Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP).
D’emblée, le ministre a confirmé qu’il y avait bien un gel de l’authentification des diplômes délivrés par les facultés de médecine. Cette mesure s’inscrit dans le cadre de la lutte contre l’exode des médecins algériens vers l’étranger.
Le ministre a ajouté que ce gel serait levé lorsque « des solutions seront proposées pour traiter et atténuer ce phénomène », sans toutefois donner de délai précis.
Un gel inefficace pour arrêter l’exode des compétences
Cependant, le ministre Baddari a reconnu que le gel des authentifications n’avait pas mis fin à l’exil des compétences médicales, qu’elles soient généralistes ou spécialistes.
En effet, les organismes étrangers recruteurs contournent cette mesure en demandant l’authentification des diplômes des médecins algériens via les représentations diplomatiques algériennes à l’étranger ou celles de leurs pays respectifs accréditées en Algérie.
Réactions et scepticisme face à la mesure
Le député El Ouardi Bradji a exprimé son scepticisme quant à l’efficacité de cette mesure, la jugeant « illogique ». Il a souligné que les médecins généralistes souffrent d’un manque d’emplois en Algérie et qu’ils ont le droit de rechercher un avenir meilleur, notamment en obtenant une spécialisation médicale. « L’État doit fournir les moyens pour exercer leur profession d’une manière adéquate », a-t-il déclaré.
Bradji a également estimé que tous les médecins algériens qui partent à l’étranger ne restent pas définitivement hors du pays. « Je ne pense pas que la majorité ne reviendra pas au pays », a-t-il affirmé, appelant l’État à étudier la question avec sagesse et à laisser la possibilité à ceux qui souhaitent se former à l’étranger de partir.
La situation des facultés de médecine en Algérie
L’Algérie dispose d’environ 15 facultés de médecine qui forment chaque année près de 5 000 médecins.
Une partie importante de ces diplômés choisit de s’installer à l’étranger, notamment en France, dans les autres pays d’Europe, en Amérique du Nord ou dans les pays du Golfe, où les salaires, les conditions de travail et le cadre de vie sont meilleurs qu’en Algérie.
Un débat intense sur les mesures gouvernementales
Le phénomène de l’exode des médecins algériens, qu’ils soient généralistes ou spécialistes, vers l’étranger a de nouveau pris de l’ampleur. Cette fois, ce sont les mesures drastiques prises par le gouvernement pour endiguer cette fuite des compétences qui ont attiré l’attention.
La décision radicale de geler l’authentification des diplômes des médecins a suscité un débat intense et a plongé de nombreux jeunes diplômés dans l’incertitude.
Le ministre Baddari a confirmé dans sa lettre datée du 13 juillet 2024 que cette mesure visait à lutter contre l’émigration des médecins algériens. Il a également précisé que la levée de cette mesure dépendrait de la mise en place de solutions efficaces pour traiter ce phénomène, sans fournir de délai précis.
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