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Algérie : Le changement de la monnaie pour noyer le circuit informel et ses milliards est sur la table

Algérie : Le changement de la monnaie pour noyer le circuit informel et ses milliards est sur la table

La question a été clairement posée, dans l’hémicycle de l’Assemblée populaire nationale (APN). Le changement de la monnaie nationale pour noyer le secteur informel est ressorti au Parlement, en présence du ministre des Finances, Abdelkrim Bouzerd. Il a été interrogé hier lundi 2 juin par un député…

Jusqu’ici tout ce qui a été entrepris pour tarir la source du marché parallèle n’a donné aucun résultat notable. Une part non négligeable de l’économie nationale continue de prospérer dans le circuit illégal en dépit des tours de vis des autorités. En 2021 le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, avait déclaré publiquement que la masse monétaire qui circule dans l’informel monte à 90 milliards de dollars.

Pour d’éminents économistes la voie royale est la mise en circulation de nouveaux billets de banque pour tirer le tapis sous le pied des gros poissons du circuit parallèle. Une telle réforme les obligerait à se ruer vers les banques pour déclarer les montants colossaux qu’ils ont amassés. La mesure a été défendue par le passé par des experts en économie et des parlementaires mais le gouvernement hésite à sauter le pas…

Hier lundi le député indépendant Aziz Abdelkader a remis la proposition sur la table. Il a demandé au ministre des Finances si le changement de monnaie est dans les petits papiers du gouvernement. L’élu est revenu sur les gros bénéfices d’une telle politique, notamment l’impact direct sur l’informel, sur l’évasion fiscale et toutes les activités frauduleuses.

Les législateurs, les opérateurs économiques et les citoyens attendent les indications de M. Bouzerd. En octobre 2021 le président Tebboune avait fixé le cap en déclarant que «le changement de monnaie n’est pas une solution idéale». Il avait ajouté devant la presse nationale que le fléau de l’informel doit être solutionné par le dialogue, en associant toutes les parties impliquées.

Toutefois en janvier 2023 il avait dû établir le constat que le mal a empiré, il avait alors émis un «dernier appel», dans une allocution prononcée devant les walis, en direction des barons de l’informel. Le chef de l’Etat les avait invités à déposer leurs trésors dans les banques. Tebboune avait ajouté dans la foulée que les investigations des services étatiques ont conclu qu’une seule famille avait engrangé en toute illégalité le montant astronomique de «500 000 milliards de centimes», soit 37 milliards de dollars au taux de change actuel.

 

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