La Russie est peut-être sur le banc des accusés pour les Occidentaux mais pour l’Algérie – et d’autres pays en Afrique – les liens avec Moscou sont au beau fixe. Le ministère algérien de la Défense a fait savoir que les exercices militaires avec l’armée russe se déroulent actuellement en Méditerranée et s’étaleront sur quatre jours…
Le communiqué indique que quatre navires militaires russes ont accosté en Algérie – le lieu est tenu secret – et que ces manoeuvres s’inscrivent dans le partenariat militaire entre les deux pays. Rappelons que cette affaire date de 2017, depuis Alger et Moscou multiplient les opérations conjointes pour faire monter en puissance les deux armées, d’ailleurs on l’a vu nettement lors du défilé militaire du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.
A noter qu’un autre grand rendez-vous est déjà programmé en novembre prochain, sur le sol algérien cette fois, à Bechar, une zone désertique aux abords de la frontière marocaine. On a appris que 80 soldats russes et autant d’Algériens prendront part à ces exercices dont l’objectif est de combattre les groupes terroristes au Sahel. On sait que ce dossier est une des priorités du président algérien, Abdelmajid Tebboune, qui a de grandes ambitions en Afrique ; on sait aussi que pour son homologue russe, Vladimir Poutine, il y a une place à prendre depuis que la France n’est plus en odeur de sainteté au Mali, au Burkina Faso et ailleurs dans la région.
Toute cette agitation algéro-russe ne plait certainement pas aux chancelleries occidentales mais elles ne bronchent pas pour l’instant, il y a bien quelques remous au sein des élus américains mais pour le moment ça n’atteint pas le secrétariat d’Etat ni la Maison Blanche. D’ailleurs pas plus tard que mars dernier le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, était à Alger pour moult sujets – en évitant soigneusement ceux qui fâchent – et prochainement le représentant spécial américain pour le Commerce sera chez Tebboune, sans parler des investisseurs américains…
Quant à la France, elle vient de sortir l’artillerie lourde pour séduire Alger et tenter de regagner le terrain perdu au profit de la Chine. Tout ça n’est pas de nature à percuter les plans d’Alger, qui a clairement fait savoir son intention de faire route vers les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud). En attendant il y a cette coopération militaire avec Poutine que rien ne semble pouvoir stopper.
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